Trinidad & Tobago : Le Ministre des Affaires étrangères critique la position hypocrite des USA sur la guerre à Gaza.

Lors de la 79th Assemblée des Nations Unies à New-York, le Ministre des Affaires étrangères de Trinidad & Tobago a apporté le soutien de son pays à la Palestine et a critiqué la position hypocrite des Etats-Unis concernant la guerre à Gaza, tout en nouant des liens diplomatiques avec l’Autorité Palestinienne.

Dans la pensée collective et globaliste, la puissance d’un pays se calcule par sa taille, les matières premières dont il dispose, ses ports ou aéroports ou très souvent par son armée. Cependant, détrompez-vous. Il y a des pays petits par leur taille mais immense par leur influence et leur soft power à rayonnement planétaire. Tout ne repose pas uniquement sur la superficie mais bien sur la vision que les leaders ont pour leur nation.

Trinidad & Togago font partie de ces petits états qui marquent le Monde grâce à de nombreux facteurs que sont la culture à travers le carnaval, la musique principalement le Soca et le tourisme. Au delà de l’aspect folklore, l’archipel du sud des Caraïbes est bien un pays qui compte tant au niveau économique vu qu’il est un pays industrialisé qui produit du pétrole, de l’asphalte nécessaire à la confection des routes à travers le Monde et même du Gaz liquéfié, autant d’éléments qui confère à notre voisin anglophone, une place géostratégique de premier rang dans la Région. D’ailleurs, petit à petit le pays le plus riche de la Caraïbe s’impose sur la scène diplomatique où Trinidad & Tobago porte de plus la voix des nations caribéennes mais pas que.

Lors de la 79e Assemblée des Nations Unies, l’Etat caribéen représenté cette fois pas son Ministre des Affaires étrangères Dr Amery Browne a prouvé aux grandes nations qu’un petit état insulaire pouvait donner l’exemple. Premièrement, la République de Trinidad a établi des liens diplomatiques avec l’Etat de Palestine. C’est que révèle le site d’information Trinidad Daily Express

Un communiqué publié sur le site Web du ministère des Affaires étrangères et de la Caricom a annoncé que le communiqué conjoint établissant des relations diplomatiques a été signé par le ministre des Affaires étrangères et de la Caricom, Amery Browne, et le Premier ministre de l’État de Palestine, Mohammad Mustafa, à la Mission permanente de Trinité-et-Tobago auprès des Nations Unies à New York dimanche.

Le ministère a indiqué que l’établissement de relations diplomatiques avec l’État de Palestine « est enraciné dans l’engagement continu de Trinité-et-Tobago, aux niveaux régional et multilatéral, à contribuer à la paix et à la sécurité internationales.

Minister of Foreign and Caricom Affairs Dr Amery Browne (right) shakes hands with Prime Minister of the State of Palestine Dr Mohammad Mustafa at the Permanent Mission of Trinidad and Tobago to the United Nations in New York on Sunday. During the meeting Trinidad and Tobago formally established diplomatic relations with the State of Palestine. 

Dans la foulée de cette semaine de rencontres entre les délégations internationales, le Dr Amery Browne est monté sur l’estrade de l’Assemblée des Nations Unies où il a délivré un message vibrant dans lequel, le représentant de l’Archipel a souligné la position ambigüe des Etats-Unis, pourtant partenaires stratégiques de son pays, vis-à-vis de la Palestine et la guerre atroce qui s’y joue.

Dans son discours, le représentant Trinidadien a pointé le double standard de la positon états-unienne depuis le 7 octobre et même bien avant. A savoir prôner la création des doubles états, un pour les Juifs et l’autre pour les Palestiniens tout en soutenant diplomatiquement Israel et le régime sioniste et en l’armant.

Par la même occasion, le diplomate Trinidadien dans son discours de quarante-cinq minutes a aussi vivement critiqué l’hypocrisie des pays occidentaux qui suivent Washington et donc n’apporte que des réponses hypocrites à la situation humanitaire désastreuse à Gaza.

Nul ne peut contredire les propos du diplomate au regard de l’ampleur de la catastrophe humanitaire qui est toujours cours. Pourtant, Israel continue sa guerre totale contre le mouvement Hamas au détriment des vies humaines et à plusieurs reprises, Tel Haviv a visé des journalistes mais surtout des membres du personnel de l’ONU. Malgré ces nombreuses exactions, Washington continue d’appuyer son plus fidèle allié dans la région du Moyen-Orient mais, le gouvernement de Joe Biden tente de se placer comme le principal défenseur des Palestiniens.

Les civils en première ligne de cette guerre :

Comme dans toutes les guerres, les premières victimes sont évidemment les civils, notamment les enfants, les femmes et les personnes âgées. Contrairement à ce qu’affirme Israel affirme son armée n’épargne en rien les populations qui vivent un déluge de bombes tous les jours depuis bientôt un an. Les condamnations s’enchaînent et Israel continuent son opération militaire avec un grand mépris de la vie humaine.

« La question demeure : si des civils innocents, y compris des femmes, des enfants et des membres du personnel de l’ONU étaient tués à ce rythme record dans le monde développé, comment les grandes puissances mondiales auraient-elles réagi ? Probablement pas avec des euphémismes et des platitudes. […] Et ce message est le suivant : il y a des gens puissants dans ce monde qui sont d’avis qu’un enfant palestinien est moins digne de défense, de protection, de nourriture, d’eau et de vie qu’un autre enfant […] Je ne suis pas de cet avis. Le peuple de mon pays n’est pas de cet avis. La Caricom n’est pas de cet avis, et les gens honnêtes du monde entier, y compris en Israël, ne sont pas de cet avis.

Un appel à la paix qui est général où la majorité de la Communauté internationale invite les deux parties à cesser les hostilités mais aucun n’est vraiment prêt à y mettre fin. En attendant, le bilan humain grossit chaque jour et le conflit se régionalise.

Selon les autorités sanitaires palestiniennes, le nombre de morts à Gaza depuis le 7 octobre a dépassé les 40 000, avec près de 100 000 blessés. Des hôpitaux, des écoles, des églises et d’autres bâtiments de Gaza ont été laissés à l’abandon par les bombes larguées par Israël, qui prétend combattre le Hamas.

En mai 2024, le procureur général de la Cour pénale internationale, Kharim Khan, a demandé des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Yoav Gallant, ainsi que contre les dirigeants du Hamas Yahiya Sinwar, Mohammed Deif et Ismail Haniyeh. Le 18 septembre, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution exigeant la fin de l’occupation israélienne des territoires palestiniens, appelant à un retrait dans les 12 mois. Malgré ces mesures, on a pu le voir, Benjamin Netanyahu a effectué plusieurs voyages en Occident notamment aux Etats-Unis et s’est même rendu à la 79th Assemblée des Nations Unies où il a émis un discours devant une salle quasi vide puisque les délégations internationales sont parties quand il est arrivé.