Gérald Darmanin, Ministre de l’Intérieur et des Outre-mers, accompagné de Marie Guévenoux étaient en Guadeloupe du mercredi 17 au jeudi 18 avril 2024. Une visite ministérielle placée sous les signes de l’action face à l’insécurité et l’explosion de la violence. Récap.
Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur et des Outre-Mer et Marie Guévenoux, la ministre déléguée en charge des Outremers, sont arrivés ce mercredi 17 avril 2024 en Guadeloupe. A peine atterris, ils ont enchaîné les rencontres et les visites de terrain.
Ils ont débuté leur déplacement par une « réunion de travail » avec les services de l’Etat dans l’archipel suivi par une rencontre avec Ary Chalus, président de la Région Guadeloupe. À l’issue, Gérald Darmanin a effectué de premières annonces, à l’issue de sa rencontre avec Ary Chalus. A l’issue de cette rencontre, on sait que les principales thématiques évoquées ont été la jeunesse, les problèmes d’insécurité, le manque d’effectifs dans la Police, la hausse de la délinquance au plan national mais aussi régional. Le Ministre de l’Intérieur, a notamment annoncé un « Contrat de sécurité » avec la Dominique, comme la Martinique l’a fait avec Sainte-Lucie, enquêteurs supplémentaires, des opérations anti-arme pour endiguer leur circulation et une réglementation plus sévère pour les détenteurs.
« Nous avons travaillé avec Sainte-Lucie, nous avons mis un commissaire de police attaché à cette île, nous allons travailler et former la police nationale de l’île afin d’avoir des informations pour lutter contre les arrivées nocturnes de drogue et d’armes. Et il faut faire la même chose en Guadeloupe avec la Dominique et j’ai invité le président Chalus, nous irons à la Dominique, voir le gouvernement dans les semaines qui viennent pour aborder ces points. »
Gérald Darmanin-Ministre de l’Intérieur et des Outremers.
Au cours du point presse, le Ministre de l’Intérieur a souligné que sa venue est « une venue de fermeté », il a rappelé sa volonté de « harceler les délinquants ». Plaçant son action, sous le signe de la lutte anti-armes et anti-drogues, il a également lancé un appel aux maires, en soulignant notamment le manque de vidéo-protection sur le territoire. D’autre par, vu le nombre croissant de mineurs impliqués dans des actes de délinquance, le ministre a appelé à la responsabilité des parents.
Autre sujet abordé avec le président de la Région Guadeloupe, la refonte de l’Octroi de Mer et le conflit des travailleurs de la canne dont la récolte est au point mort.
Interrogé sur les thèmes remis par les élus non seulement durant le CIOM mais aussi lors de la dernière rentrée parlementaire du groupe LIOT, le ministre confirme qu’ils ont servi de base de travail aux annonces qu’il se prépare à dévoiler.
« Je suis venu avec un haut fonctionnaire qui aura la mission de construire avec les élus de la Guadeloupe un contrat de sécurité, comme nous l’avons fait à la Martinique. Et je me concentre aussi sur la question de la sécurité des Guadeloupées (…) j’aurai l’occasion d’évoquer des enquêteurs supplémentaires. »
Gérald Darmanin-Ministre de l’Intérieur et des Outremers.
Dans la soirée, les deux ministres avaient enfin rendez-vous devant la mairie de Pointe-à-Pitre pour un faire le point sur l’opération antistupéfiants « Place Nette », déclinée en Guadeloupe. Au cours de cette opération de communication, Gérald Darmanin a annoncé un couvre-feu à 20h pour les mineurs, dès la semaine prochaine et la poursuite des opérations « Place Nette » en France Hexagonale comme dans les Outremers mais surtout en Guadeloupe.
Cependant, pour le Parti Socialiste, ces mesures sont un effet d’annonce voire un cache misère. En effet, dans un communiqué qu’Olivier Nicolas, le Premier Secrétaire national aux Outre-mer du Parti socialiste a largement critiqué cette mesure. Pour l’homme de Gauche originaire de la Guadeloupe, il s’agit « d’une vieille méthode éculée : une annonce destinée à marquer les esprits et à saturer l’espace médiatique. »
L’efficacité de la méthode est aussi remise en cause car elle fait oublier la responsabilité des politiques publiques locales dans la lutte contre la pauvreté. Il sous-entend que la mesure aurait dû être appliquée à l’ensemble de l’agglomération pointoise car « Pointe-à-Pitre et Les Abymes sont non seulement limitrophes mais mitoyennes en tout point ».
Il rajoute que cette mesure aurait déjà pu être prise en lien avec le préfet, par le maire lui-même qui en a la compétence.
De plus, pour Olivier Nicolas les annonces du Ministre détournent l’attention vers les mineurs qui, hors vacances, ne sont en réalité pas si nombreux à circuler dans les rues pointoises la nuit. »
Selon lui, l’attention doit rester focalisée sur les moyens dont manquent aujourd’hui cruellement les services de police.La compagnie départementale d’intervention de la Police nationale dont les effectifs ont été réduits de moitié à 60 agents est insuffisant pour assurer des missions de patrouille, mais aussi de prévention dans les quartiers ; de recherche de stupéfiants.
Il ajoute que le ministre de l’Intérieur a refusé de recevoir les syndicats de police alors même qu’à son programme figurent ce jeudi des rencontres avec les différents services de l’Etat. Et termine en disant que gouvernement se contente d’une opération de communication.
Le couvre-feu nocturne pour les mineurs annoncé par le ministre Darmanin est un « cache misère ».
— Parti Socialiste Guadeloupe 🌹 (@FPSG971) April 18, 2024
Il détourne l’attention du manque de moyens nécessaires pour protéger une #Guadeloupe poreuse aux trafics de drogue et d’armes et minée comme jamais par les inégalités.
Notre CP ⤵️ pic.twitter.com/5Srl0O06OV
La journée du jeudi axée sur la question de l’eau et l’autonomie alimentaire et le coût de la vie.
Ce matin (jeudi 18 avril), les deux membres du Gouvernement Attal ont rencontré des élus locaux ( deux sénateurs, un député, deux maires et un président d’Agglomération.) Pendant cette séance de travail d’un peu plus d’une heure, il a été notamment été question d’insécurité, de délinquance, de violences armées mais aussi de trafics en tous genre dont les produits stupéfiant. Le Ministre de l’Intérieur leur a donné un mois pour tout préparer et s’est engagé à revenir en Guadeloupe dans ce délai pour construire ensemble un contrat de sécurité afin de lutter contre les violences qui touchent la Guadeloupe.
Par la suite, la ministre déléguée aux outre-mer s’est rendue à Trois-Rivières sur le chantier d’un nouveau captage d’eau dans la zone de l’Ermitage. Marie Guévenoux était, pour l’occasion, accompagnée du président du SMGEAG, Jean-Louis Francisque, de Sylvie Gustave dit Duflo, la vice-présidente de la Région Guadeloupe et de Jean-Phillipe Courtois, le vice-président du Département.
Sur place, elle a signé un avenant au contrat d’accompagnement renforcé du Syndicat mixte de l’eau et de l’assainissement de la Guadeloupe.
À travers cette nouvelle signature, il s’agit, pour l’Etat, de réaffirmer son engagement envers la Guadeloupe pour une résolution des problèmes d’approvisionnement en eau sur le territoire. Selon la ministre Marie Guévenoux, l’accompagnement sera autant financier, que logistique et technique.
64% des Guadeloupéens payent leur facture d’eau. Ce n’est pas suffisant. On ne contribue pas à la santé financière du Syndicat Mixte et on ne contribue pas à la santé financière qui nous permet de réparer les fuites, d’embaucher des gens pour s’assurer que le réseau fonctionne bien. C’est un effort du Syndicat sur son fonctionnement, de l’Etat, la Région et le Département pour soutenir la crise que vit l’eau en Guadeloupe mais aussi un effort des Guadeloupéens et des Guadeloupéennes pour que les factures soient payées. Le président du Syndicat a dit qu’on doit passer à 80%, l’objectif, en réalité, c’est qu’on arrive à 100% de paiement
Marie Guévenoux- Ministre délégués aux Outremers
En début d’après-midi, Marie Gévenoux, ministre déléguée aux Outremers s’est rendue en compagnie de Sylvie Gustave dit Duflo, Jean-François Moniotte, sous-préfet de Pointe-à-Pitre, au large de Petit-Bourg pour observer les barrages flottants de lutte contre l’arrivée des sargasses dans l’archipel.
La ministre a procédé à une signature de convention avec les communes de Goyave et Petit-Bourg, pour permettre le financement de barrages flottants mais aussi de moyens terrestres et nautiques à l’aide de tractopelles aquatiques.
A noter que le montant des subventions s’élève à 880 000 euros pour Goyave et 533 000 euros pour Petit-Bourg.