C’est sans doute l’un des discours les plus vibrants jamais émis entre les murs des Nations Unies. Vendredi 27 septembre 2024, le Premier Ministre de la Barbade a fait sensation avec son appel à un changement global contre les crises en cours et à venir. Comme, elle l’a souligné, notre Monde actuel a besoin d’un nouveau départ ! We need a reset !
Dans la pensée collective et globaliste, la puissance d’un pays se calcule par sa taille, les matières premières dont il dispose, ses ports ou aéroports ou très souvent par son armée. Cependant, détrompez-vous. Il y a des pays petits par leur taille mais immense par leur influence et leur soft power à rayonnement planétaire. Tout ne repose pas uniquement sur la superficie mais bien sur la vision que les leaders ont pour leur nation. La Barbade fait partie de ces micros états qui imposent le respect même aux nations les plus vieilles.
En effet, la Barbade est la plus jeune république. Après des années d’indépendance dans le Commonwealth où la reine Elisabeth, aujourd’hui le roi Charles III étaient les Chefs politiques, l’île anglophone qui a vu naître la chanteuse mondialement connue Rihanna a pris la décision de voler de ses propres ailes. Indépendante depuis le 30 novembre 2021, l’île caribéenne fait son cheminement comme Etat souverain et à sa tête une Première Ministre charismatique : Mia Mottley qui s’illustre tant en politique intérieure qu’extérieure.
C’est encore le cas vendredi où la Cheffe de l’Etat caribéenne a fait un vibrant discours à l’ONU et c’est sans l’un des plus vibrants qui n’aient jamais été émis entre les murs de l’organisation internationale. On peut dire qu’elle a fait sensation avec son appel à un changement global contre les crises en cours et à venir. Comme, elle l’a souligné, notre Monde actuel a besoin d’un nouveau départ ! We need a reset !
Le Monde fait face à plusieurs crises et a besoin d’un nouveau départ :
Mia Mottley a déclaré aux dirigeants lors du débat général annuel qu’au cours des quatre dernières années, le monde a été confronté à des « crises multiples ». Entre le problèmes climatiques, migratoires et les pandémies désormais notre Monde déjà divisés se retrouve encore plus déstabilisé par les différentes guerres qui ont lieu actuellement. Elle a cité le Myanmar, l’Ukraine, le Soudan et bien évidemment Gaza et peut-être bientôt le Liban où les premières victimes sont avant tout les civils.
Dans sa diatribe contre le Monde mourant, Mia Mottley a soutenu que « collectivement, en tant que communauté internationale et individuellement », il était de la responsabilité des dirigeants mondiaux d’offrir aux gens des opportunités et de trouver des solutions aux problèmes qui affectent négativement la croissance économique. Critiquant les structures néocoloniales « qui reflètent l’ancien ordre mondial » du racisme, du classisme et de la misogynie, elle a également plaidé pour la fin de toutes les formes de discrimination et a nourri une vision d’un ordre international « inclusif et réactif ».
Pour la cheffe de l’état, cette réinitialisation mondiale devrait cibler les règles et les institutions internationales, dans le but de mettre fin à la discrimination et aux processus qui créent des citoyens de première et de seconde classe selon le pays d’origine.
D’ailleurs concernant la guerre que mène Israel au Hamas et au Hezbollah, la Première Ministre Barbadienne a taclé les propos de Benjamin Netanyahu qui a utilisé une nouvelle fois la Bible pour justifier son intervention militaire dans l’enclave Palestinienne et le Sud Liban, balayant par la même occasion toutes les demandes de cessez-le-feu. Pour Mia Mottley, la Bible ne doit pas être utilisé comme moyen d’asservir un peuple.
Allant plus loin dans ses propos, la dirigeante barbardienne a rappelé qu’alors que la guerre fait rage dans diverses parties du Globe, l’ONU, a-t-elle dit, a un rôle important à jouer. « Il y a peu de domaines où le monde a autant besoin de l’action des Nations Unies pour garantir les objectifs de la Charte que dans le domaine de la paix et de la sécurité », a-t-elle noté.
Cependant, Mme Mottley a ajouté que l’ONU, et en particulier le Conseil de sécurité, a besoin d’être réformée, soulignant que la configuration actuelle des membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité « n’a pas sa place au 21e siècle ».
La Première ministre de la Barbade a souligné les domaines dans lesquels elle avait des raisons d’être optimiste, notamment l’adoption par les dirigeants mondiaux du Pacte pour l’avenir, une déclaration historique qui énonce l’engagement des pays du monde entier à favoriser le développement durable, la paix et une gouvernance mondiale plus forte.
D’autre part, ce nouvel ordre mondial devra passer par une réforme de l’ONU en commençant par les Conseils des Nations Unies. La configuration actuelle des membres permanents et non permanents, a-t-elle dit, « n’a pas sa place au XXIe siècle ». Allant plus loin, elle a déclaré que la méfiance des citoyens à l’égard des dirigeants, des institutions et des processus qui produisent « beaucoup de paroles et peu d’actions » est réelle, surtout lorsqu’il s’agit de l’architecture financière mondiale et la façon dont certains leaders internationaux échappent aux sanctions quand ils sont soutenus par les puissances occidentales.
Autant dire que cette Paix Mondiale doit passer par un changement profond dans les relations internationales et la façon dont les grandes puissances agissent et interagissent avec les nations plus petites. Parmi ces changements, elle une nouvelle fois, inviter les anciennes puissances coloniales à faire membres honorables en dédommageant les pays qui avaient subi la colonisation et surtout l’esclavage. Ses propos ont été largement applaudis par une audience très à l’écoute.
Disons-le, les dirigeants des petites nations ont bien souvent un plus grand coeur que ceux des Grandes Nations développées.
Réécoutez son discours complet ici :