Une carrière politique qui se termine par des condamnations pour Maxette Pirbakas.

L’eurodéputée Maxette Pirbakas était convoquée ce jeudi matin (27 juin) devant le Tribunal Correctionnel pointois où elle a été reconnue coupable « d’abus de confiance, faux et usage de faux » entre fin 2014 et 2019, au détriment de la FDSEA Guadeloupe (Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles). Une nouvelle condamnation pour celle qui fut proche de la famille Lepen avant de rejoindre le camps d’Eric Zemmour lors des élections présidentielles de 2022.

Jeudi 27 juin 2024 Maxette Pirbakas a été reconnue coupable d’abus de confiance, faux et usage de faux. Elle a été condamnée à 1 an de prison avec sursis, 8 000 euros d’amende et 5 ans d’inéligibilité. La principale intéressée n’était pas présente lors de l’audience préférant se faire représenter par son avocat.

Malgré ce dernier pied de nez au juge, Maxette Pirbakas a été condamnée et c’est un deuxième coup dur pour l’ancienne eurodéputée désormais sans famille politique. En effet, en mai dernier, elle a été condamnée à verser plus de 160 000 euros à son ancien assistant parlementaire, Moïse Isoka, en mai dernier. Pour cette première affaire, celui-ci réclamait à l’ancienne députée européenne RN de nombreux mois de salaire qui ne lui ont jamais été versés et selon son témoignage ainsi que les avantages dus à sa fonction. Maxette Pirbakas quant à elle a toujours nié les accusations. Selon ses dires, il s’était volontairement impliqué à ses côtés, « en tant que simple militant« , dès novembre 2020, durant la campagne pour les élections régionales de la liste « Alliance Identité Régionale Guadeloupe ». Aucune fonction officielle ne lui aurait jamais été confiée, selon la députée européenne. Des propos qui n’ont pas convaincu les Prud’Hommes qui l’ont déclarée coupable. Pour cette première affaire, le Conseil a également noté que la députée n’avait pas réalisé les formalités d’embauche pour déclarer son assistant parlementaire local d’où la reconnaissance de travail dissimulé relative à l’activité de Moïse Kisoka. 

En ce qui concerne la deuxième affaire, tout a commencé par un courrier anonyme dénonçant des manœuvres au sein de la FDSEA en 2021 (Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) relayé par Mediapart. Une enquête est alors ouverte avec audition de plusieurs membres. Maxette Pirbakas, aurait lors de son mandat en tant que présidente, utilisé la carte bancaire pour faire des dépenses personnelles : coiffeur, hôtels, restaurants prestigieux comme le Georges V ou le Napoléon à Paris. Mais ce n’était pas tout puisque toujours cette accusation anonyme, il y a eu aussi des  règlements aussi de traites de voiture privée, une BMW X5. Concernant les faux présumés et leur usage, des documents, factures et procès-verbaux auraient été falsifiés pour couvrir tout cela. De l’argent émanant pour rappel de cotisations d’adhérents. Forcément, les comptes ont explosé à une époque, pour un total de 57.800€ non justifiés. Forçant la section de recherche de Pointe-à-Pitre à ouvrir une information judiciaire après avoir reçu un courrier anonyme, en 2021, relatait Médiapart. On se souvient d’ailleurs que pour que l’ancienne agricultrice soit entendue, les gendarmes et magistrats de Guadeloupe l’avaient cherchée à ses deux adresses connues, aux Abymes et à Petit-Canal, en vain. Elle était portée disparue mais était réapparue dans les couloirs du Parlement Européen où elle menait ses derniers travaux parlementaire. Elle avait même publié une vidéo dans laquelle, elle disait où se trouver si les policiers et les juges la cherchaient vraiment.

Absente lors du procès, comme nous l’évoquions c’est son avocat qui était chargé de la représenter qui a réfuté les accusations du représentant du Syndicat agricole. Son avocat a plutôt dressé le portrait d’une femme engagée qui aurait remis de l’ordre au sein du Syndicat, évoquant même une cabale politique à l’encontre de sa cliente. Une réformatrice donc ? Des propos qui, là encore, n’ont pas convaincu les juges qui ont finalement prononcé 12 mois de prison avec sursis, 8000€ d’amende et 5 ans d’inéligibilité contre l’ancienne eurodéputée. Le Parquet a d’ailleurs regretté qu’une élue de la République ne se soit pas présentée afin de répondre aux questions.

N’oublions pas non plus que Maxette Pirbakas a été aussi condamnée en septembre 2023, à six mois de prison avec sursis pour le non-paiement de pension alimentaire à son ex-mari pour la période de 2019 à 2022. L’ancienne élue a fait appel de cette autre condamnation. De plus,  une seconde ancienne assistante parlementaire affirme que son salaire a été bloqué sur décision de l’eurodéputée, depuis qu’elle a refusé d’en rétrocéder une partie à cette dernière, qui lui aurait réclamé 1 000 euros par mois. Comme à son habitude, elle ne s’est pas présentée au jugement, expliquant, a posteriori, ne pas avoir reçu la convocation. L’avocat de la partie civile informe que l’élue ne s’est pas présentée pour chercher son recommandé. Elle est condamnée le 30 avril à hauteur de 160 000 €.

C’est sans doute la fin d’une carrière politique nationale éclaire pour celle qui avait dans un premier temps rejoint Marine Lepen avant de se rabattre vers Eric Zemmour lors de la Présidentielle de 2022 sans pour autant être encarté à Reconquête.