Kamala Harris vs Donald Trump, une campagne politique trépidante qui s’achèvera dans deux jours. Qui de la candidate Démocrate et du fantasque Républicain Donald Trump va remporter cette élection haletante ? Aussi impatient qu’on peut l’être, il est important de rappeler que le suffrage aux Etats-Unis est bien différent du nôtre et de ceux que l’on peut trouver ailleurs dans le Monde. Coup de projecteur sur ce mode de scrutin propre au Pays de l’Oncle Sam.
Qui de Kamala Harris et de Donald Trump sera le prochain président de la première puissance mondiale ? Qui aura le privilège de diriger la destinée de cette nation qui fascine ? Le bras de fer est lancé entre le Républicain ancien président et la Démocrate, en course après le désistement du président Joe Biden. Il va s’en dire que l’enjeu est de taille pour les prochaines années. Pourquoi cette élection est si importante ? Tout simplement, car, les Etats-Unis sont toujours la première puissance mondiale et la meilleure armée que compte notre Planète. C’est aussi là-bas que les principales instances internationales siègent et le pays compte aussi des places financières d’envergure internationales. Bien plus qu’une élection nationale, elle revêt un aspect géostratégique inégalé.
Bien que l’on connaisse le nom des deux favoris, l’ancienne Vice-présidente Harris et l’ancien président Donald Trump empêtré dans des affaires judiciaires ne sont pas les seuls candidats. En effet, comme le rappellent nos confrères du Monde, deux autres candidats concourent : Jill Stein, candidate du Green Party – elle l’a aussi été en 2012 et 2016, alors qu’en 2020, c’était Howie Hawkins. En 2016, lors de sa dernière campagne, elle avait remporté 1.07 % du vote populaire. Pour l’anecdote, elle était la directrice de campagne de Cornel West jusqu’à sa décision de ne plus briguer l’investiture verte. Autre candidat, Chase Oliver, pour le Parti libertarien. A 39 ans, c’est le plus jeune candidat de ce scrutin, qui se définit lui-même comme « pro armes, pro réforme de la police, pro choix », ainsi que « gay et armé ».
Quatre candidats et on ne retient à chaque élection que les noms des représentants de deux grands partis que sont les Républicains et les Démocrates. C’est dire ô combien ces deux partis pèsent de tout leur poids sur l’échiquier politique états-unien.
Au moment de leur indépendance le 4 juillet 1776, la jeune nation, se cherchait un modèle qui lui était propre. Refusant le système monarchique qui avait lieu dans la vieille Europe et qu’ils avaient combattu, les colons américains optèrent pour un tout autre système unique pour l’époque. Premièrement, ils décident de faire de leur jeune Etat une démocratie mais surtout, le 15 novembre 1777, ils adoptent ils adoptent les Articles de Confédération qui font des Etats-Unis confédération d’Etat qui conservent leur souveraineté mais avec au dessus d’eux le Congrès qui regroupe à la fois le pouvoir exécutif, législatif et le judiciaire entre les Etats membres, établissant un Etat Fédéral.
Pour choisir celui qui aura le privilège de diriger la nation, pour couper avec l’ancien système qui les oppressaient, les colons optent pour un président. D’ailleurs, pour la petite info, ce sont les Etats-Unis qui ont créé la fonction présidentielle. Pour savoir le nom du leader de la nation, cela passe par une élection fondement même des principes démocratiques pour lesquels ils s’étaient battus. Les Pères fondateurs fixent plusieurs critères pour prétendre à ce post. Il faut être né citoyen américain ou être citoyen des Etats-Unis, avoir trente-cinq ans ( même si l’âge moyen d’un homme qui entre dans le Bureau ovale pour la première fois est de 55 ans), ne pas être candidat à un troisième mandat, depuis l’adoption du XXIIe amendement à la Constitution en 1947, un Président ne peut effectuer que deux mandats, finit donc les trois mandats à la Franklin Delano Roosevelt.
Alors qu’en France et dans bien d’autres pays dans le Monde, le suffrage est direct, dès le départ, les Pères fondateurs ont là aussi choisi un système qui leur paraissait le plus approprié pour contenter l’ensemble de la Fédération, un vote indirect où chaque Etat désigne un nombre de grands électeurs égal au nombre total de ses sénateurs et de ses représentants au Congrès Fédéral. Ce sont ces grands électeurs, formant un collège électoral , qui élisent le président. Derrière la création de corps électoral spécial se cachait une volonté de se prémunir des risques d’un vote populaire influencé par des démagogues. C’est à ses 538 membres (le même nombre que les membres du Congrès), que revient la tâche d’élire le ou la prochaine locataire de la Maison-Blanche. Il faut avoir obtenu la voix d’au moins 270 de ces grands électeurs pour pouvoir réclamer la victoire.
Dans quarante-huit des cinquante Etats, ainsi que dans le district fédéral, le candidat arrivé en tête remporte la totalité des voix des grands électeurs en jeu sur le principe du « winner-take-all ». Dans le Maine et le Nebraska, le système diffère et inclut une dose de proportionnelle : un grand électeur est choisi dans chaque district « congressionnel » en fonction du résultat du vote populaire, puis deux grands électeurs sont désignés en fonction du résultat global dans l’Etat. Néanmoins, toujours selon Le Monde, Les résultats du recensement de 2020 ont modifié la composition du collège électoral et la répartition des sièges à la Chambre des représentants : le Texas a ainsi gagné deux voix supplémentaires au Congrès et donc au collège électoral pour la prochaine décennie (40 grands électeurs), tandis que le Colorado (10), la Floride (30), le Montana (4), la Caroline du Nord (16) et l’Oregon (8) ont chacun gagné un siège. En revanche, sept Etats ont perdu une voix chacun : la Californie (54), l’Illinois (19), le Michigan (15), New York (28), l’Ohio (17), la Pennsylvanie (19) et la Virginie-Occidentale (4).
Le système électoral américain reconnaît le vote par anticipation et le vote par correspondance, deux modalités qui permettent à certains électeurs de voter avant le jour du scrutin du 5 novembre. La plupart des Etats mettent en place une période allouée au vote anticipé, qui peut aller jusqu’à une cinquantaine de jours avant l’élection, sans que les électeurs aient à se justifier. Dans certains Etats, il faut au contraire faire une demande d’« absentee ballot », un genre de vote par procuration, afin de pouvoir se rendre dans les bureaux de vote anticipé. Dans le New Jersey par exemple, le vote anticipé débute dix jours avant le jour de l’élection, mais les votes par procuration débutent quarante-cinq jours avant l’élection. Des bureaux de votes par anticipation sont ouverts sur des créneaux précis, qui varient en fonction des Etats ou des comtés. D’autres Etats, comme la Californie, le Colorado, le Nevada ou le district de Columbia, ont mis en place un système de vote par correspondance : tous les électeurs inscrits sur les listes électorales de l’Etat reçoivent à leur domicile des bulletins de vote, qu’ils doivent ensuite remplir, signer et renvoyer aux autorités organisatrices du vote.
Après le jour de l’élection en novembre, si le nom du vainqueur du vote populaire est connu la plupart du temps, il faut encore franchir quelques étapes avant de pouvoir officiellement déclarer le prochain président des Etats-Unis. Ils se réunissent, par Etat, pour voter, à la mi-décembre. Leurs votes sont ensuite envoyés au Congrès pour être comptabilisés et certifiés, le 6 janvier. La Constitution prévoit qu’en cas d’égalité entre les deux premiers, le choix du président revient à l’autre chambre du Congrès fédéral, la Chambre des représentants, chaque Etat disposant pour ce scrutin d’une voix. Si aucun candidat n’obtient la majorité absolue, la Chambre doit aussi trancher, cette fois-ci parmi les cinq candidats arrivés en tête. Dans tous les cas de figure, le candidat arrivé second devient vice-président. En cas d’égalité à ce rang, c’est le rang, c’est le Sénat qui départage les candidats ( article 2, section 1, alinéa 3).
Autre élément déterminant de cette élection si particulière, les Swing states ou les Etats clés qui sont au nombre de sept : l’Arizona, la Caroline du Nord, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, la Pennsylvanie et le Wisconsin. Avec 93 grands électeurs au total, les « swing states » ne sont pas négligeables. C’est donc dans ces états cruciaux que les campagnes concentrent la plupart de leurs efforts : déplacements, campagnes publicitaires, porte-à-porte etc.
Autre différence entre celle qui aura lieu le 5 novembre prochain et les autres élections qui ont lieu à travers le Monde, c’est que le les citoyens américains ne votent pas seulement pour leur futur président : ils sont également amenés à voter pour des membres du Congrès. Aux Etats-Unis, les élections de mi-mandats, les « mid-terms », ont lieu tous les deux ans. A cette occasion, la Chambre des Représentants est renouvelée dans son intégralité, soit 435 sièges, ainsi qu’un tiers du Sénat (qui compte 100 membres, deux par États).
Diverses suffrages locaux sont aussi organisées le 5 novembre : des élections municipales, pour les chambres législatives des Etats, les gouverneurs, ou encore des juges. Dans certains états, les électeurs pourront aussi se prononcer sur des référendums au niveau local.
Par ailleurs, Des propositions de lois et de politiques locales ou nationales ainsi que des initiatives de vote citoyennes peuvent également être soumises au vote ce jour-là. Par exemple, dans l’Etat du Montana, les électeurs devront également dire s’ils souhaitent protéger le droit à l’avortement dans la constitution de leur Etat. Dans l’Arizona, les électeurs devront s’exprimer sur la prolongation du délai de droit à une interruption volontaire de grossesse. Au total, huit Etats – comprenant aussi le Colorado, la Floride, le Maryland, le Nevada, New York et le Dakota du Sud – devraient soumettre un référendum relatif à l’avortement à leurs électeurs lors de la convocation aux urnes. Les résultats officiels de ces consultations seront rendus publics une fois que la certification des votes aura eu lieu. Les premiers bureaux de vote fermant vers 18 heures et les derniers entre 20 h et 21 h, les résultats définitifs ne devraient pas être connus avant le milieu de la nuit (heure française) du mardi 5 au mercredi 6 novembre. Les grands électeurs quant à eux, ils se réuniront, eux, le 17 décembre pour voter officiellement pour leur candidat et adresser leurs résultats au Congrès. Les votes du collège électoral seront ensuite officiellement validés par le Congrès le 6 janvier prochain. Le président sera officiellement investi le 20 janvier.
Kamala Harris vs Donald Trump, une campagne politique trépidante qui s’achèvera dans deux jours. Qui de la candidate Démocrate et du fantasque Républicain va remporter cette élection haletante ? Cette année, le vote est particulièrement tendu La campagne continue et pour les deux camps, personne n’est en mesure qui des deux candidats remportera le suffrage. Les sondages sont même très serrés. Selon The New York Times, la candidate Démocrate serait légèrement en tête de un point avec 49% des intentions de vote face à un Donald Trump qui serait plébiscité à 48%.
En ce qui concerne le nombre de grands électeurs, là encore, Kamala Harris et Donald Trump seraient au coude à coude. Tout se jouera donc dans les Swing states où là tous les scenarii sont possibles.