Patrick Saint-Eloi 13 ans d’absence.

Patrick Saint-Eloi

18 Septembre 2010 – 18 Septembre 2023 : 13 ans que la légende du zouk Patrick Saint Eloi nous quittait, laissant derrière lui un vide immense. 13 ans après, c’est toujours le cas. Sa voix suave et mélodieuse accompagnant ses textes en créole l’érigeront en  » crooner  » de la musique antillaise. Hommage.

Le 18 septembre 2010, les fans de bon zouk apprenaient la disparition de Patrick Saint-Eloi, des suites d’une longue maladie.

Véritable pionnier du zouk, son nom reste associé au groupe Kassav’. Patrick Saint-Éloi est le pionnier du Zouk Love et l’un des piliers du Zouk dans la Caraïbe. Que ce soit avec le groupe Kassav’ ou en solo, le chanteur guadeloupéen aura marqué par sa voix et ses textes, plusieurs générations.

Disons le, son nom est à jamais associé à ce style musical qu’il a aidé à façonner, le zouk. Véritable source d’inspiration pour de nombreux artistes antillais et même plus encore.

Sa voix suave et mélodieuse accompagnant ses textes en créole l’érigeront en  » crooner  » de la musique antillaise.

À l’âge de 17 ans, il quitte la Guadeloupe pour Paris, afin de tenter sa chance dans ce secteur. Des cours de chant lui permettront d’atteindre une maîtrise vocale certaine et une rencontre avec le bassiste Georges Décimus sera capitale pour son avenir. Il intègre le groupe Venus One dont il devient le chanteur attitré.

En 1982, il rejoint une formation qui deviendra plus tard le fameux groupe Kassav’. Il l’intègre tout d’abord en qualité de choriste. S’ensuivra une série de concerts marqués par le succès de ce groupe. Cela n’empêchera pas Patrick Saint-Éloi de réaliser ses propres créations en solo, et d’être plébiscité au point de devenir une star à part entière. Il est le crooner guadeloupéen voire antillais le plus connu, le zouk lover par excellence (chanteur de zouk love).

En marge de Kassav’, Patrick Saint Eloi, comme les autres membres de groupe, enregistre des albums sous son propre nom. Le premier, baptisé « Mizik ce lanmou » en 1982, fait l’unanimité chez le public antillais. D’autres suivent, tout autant bien accueillis (50 à 85000 ventes à chaque fois) : « Patrick Saint Eloi » (1984) avec les titres « Zouké » et « A la demande », « Bizness » avec Jean-Philippe Marthely (1986), « Bizouk » (1992), « Zoukamine » (1994), « Martheloi » à nouveau avec Marthely (1996), puis « Lovtans’  » (1998). Sur ce dernier album, outre des morceaux zouk love comme « Hello dous », on peut entendre un titre intitulé « Inceste » ou encore « Rehabilitation » en hommage aux victimes de l’esclavage, des morceaux en écho aux problèmes de société.

L’année 1999 sera celle de sa consécration, se produisant dans la salle de l’Olympia, à guichets fermés. Patrick Saint-Éloi jouera un rôle d’ambassadeur de la culture guadeloupéenne, demeurant ainsi attaché à ses racines. S’en suivra un album live « Live Olympia » (2000) puis « Swing Karaïb » en 2002, sorti après son départ de Kassav’, motivé par le besoin de changer de vie. Les tournées incessantes ont fatigué le musicien qui aspire dorénavant à une vie plus tranquille, proche de sa famille en Guadeloupe.

Patrick Saint Eloi

Ayant définitivement tourné la page Kassav’, l’artiste revient en 2005 avec un nouvel album « Plezi ». Moins engoncé dans son costume de « zouk lover », il propose des chansons comme « Ni assé » sur les catastrophes naturelles ou encore « Respé », un ragga-zouk avec Didier Daly. Il enchaîne sur un « Lov’tour » en France métropolitaine et se retrouve sur la scène du Bataclan à Paris les 4 et 5 novembre. Pour célébrer ses 25 ans de carrière, il fait paraître en 2007 un best of intitulé « Zoukolexion » sur lequel on retrouve une trentaine de titres, ses succès et quatre inédits. Le 16 juin, il se produit au Zénith de Paris pour un concert qu’il conçoit comme une fête.

Le 25 et 26 novembre, Patrick Saint Eloi retrouve tout de même son public parisien au Bataclan. Très imprégné du zouk qu’il a défendu avec Kassav’, il avoue et revendique ses influences qui vont de la musique traditionnelle de chez lui (gwo ka) aux grandes figures du Brésil (Djavan ou Gilberto Gil notamment) avec qui il collabore en 2005 pour un album.

Pour célébrer ses 25 ans de carrière, il fait paraître en 2007 un best of intitulé « Zoukolexion » sur lequel on retrouve une trentaine de titres, ses succès et quatre inédits. Le 16 juin, il se produit au Zénith de Paris pour un concert qu’il conçoit comme une fête.

Parallèlement à Kassav’ et à ses albums solos, Patrick Saint Eloi a mis ses talents de compositeur au service des copains et copines : Edith Lefel, Ralph Thamar, Jocelyne Béroard, Tanya Saint Val.

Le 13 août 2008, un concert-hommage sur le site de Damencourt dans la commune du Moule est organisé par la région Guadeloupe avec un public estimé à près de 40 000 personnes. Quelques mois soit le 15 décembre 2008, paraît « Zoukolexion vol.2 », une double compilation comprenant 29 titres, dont quatre inédits : deux composés expressément pour l’occasion, deux autres que le chanteur avait écrits pour Jocelyne Béroard et Edith Lefel.

Il meurt le 18 septembre 2010 vers 4h du matin des suites d’un cancer, au domicile de sa sœur. Il est enterré au cimetière du Moule le 22 septembre, au lendemain d’une veillée publique.

Avec sa voix et ses allures de crooner, le « créole lover » avait connu son premier succès en interprétant « West-Indies ». Patrick Saint-Eloi, qui appréciait la chanson française selon Patrice Gonfier, un journaliste guadeloupéen longtemps spécialisé dans les musiques créoles, s’est toujours attaché à ne chanter qu’en créole.

Patrick SAINT-ELOI – Réhabilitation (live)

Kassav-Djoni – 90
Patrick SAINT-ELOI – Eskizé mwen (live)

Discographie :

  • 1984 : Mizik Sé Lanmou
  • 1990 : À la demande
  • 1992 : Bizouk
  • 1996 : Marthéloi (avec Jean-Philippe Marthély)
  • 2000 : À l’Olympia
  • 2002 : Swing karaïb
  • 2005 : Plezi
  • 2007 : Zoukolexion
  • 2008 : Zoukolexion vol. 2