Tik Tok bientôt interdit aux Etats-Unis ? Retour sur un bras de fer sous fond de guerre commerciale.

La Chambre des représentants, l’équivalent de notre Assemblée Nationale, a voté pour l’interdiction de TikTok aux États-Unis. Désormais, la décision revient au Sénat d’aller ou pas dans ce sens. C’est un coup dur pour la firme chinoise qui a connu une forte croissance durant la période Covid-19. Si la Loi est votée, cet événement marquera une nouvelle escalade dans les tensions sino-américaines car Tik Tok est accusée de servir les intérêts chinois et surtout d’outil pour son puissant service de renseignement, le MSS.

Tik Tok, c’est l’histoire d’une success story à la chinoise où comment une entreprise asiatique a su conquérir le Monde, mais surtout le Monde Occidental. En moins de quatre ans, l’application est devenue la plus populaire et la plus utilisée pour un public hétérogène. En effet, jeunes comme vieux, hommes comme femmes, nous l’utilisons. Nous tik tokons. Tout a commencé en 2016 lorsque La société chinoise Bytedance qui la développe est passée de l’ombre à la lumière grâce aux premiers confinements lors de la pandémie de Coronavirus. Une popularité qui lui a permis de s’imposer comme l’APPLICATION, la plus utilisée.

La plateforme parle d’environ un milliard d’utilisateurs au troisième trimestre 2021. Rien qu’en France, pour la même année, elle revendique pas moins de vingt-deux millions d’utilisateurs mensuels mais, c’est véritablement sur le marché Nord-américain où l’on trouve le plus de tik tokers avec pas moins de cent cinquante millions de connexion par mois pour l’année 2023. Selon le site Backlinko, depuis son lancement, sur les 5,3 milliards de personnes connectées 25% utilisent l’application chinoise tandis que sur les 4,9 milliards des personnes possédant un ou plusieurs comptes sur les réseaux sociaux, 24,65% sont actifs sur Tik Tok. Autant dire que Tik Tok a bousculé le marché des applications et des personnes par le passé lambda sont devenues de véritables stars juste en postant du contenu drôle ou tout simplement leur vie. On peut parler notamment de l’influenceur italien d’origine sénégalaise Khaby Lame dont la vie a complètement changé depuis qu’il a créé son compte Tik Tok alors qu’il avait été licencié de l’usine dans laquelle il travaillait. Le jeune influenceur est suivi par 161,8 millions d’utilisateurs et aurait engendré près 2,4 milliards de mention « j’aime  » sur ses vidéos courtes mais drôles.

L’application a connu un tel succès que même les personnalités politiques et publiques s’y sont mises pour capter l’attention d’un public plus jeune car oui, ce sont bien les jeunes de quinze à vingt-cinq qui sont les plus accros, même le président Emmanuel Macron a utilisé Tik Tok pour faire campagne aux dernières élections présidentielles. L’application asiatique a dépassé les géants du secteur longtemps parmi lesquels trônait META et ses différentes médiums Instagram, Facebook, Messenger et WhatsApp.

Du succès aux critiques :

Toutefois, après le succès sont venues les critiques. Premièrement des critiques concernent le caractère addictif qui se noue chez le jeune public. Selon une récente étude mondiale de Qustodio, société spécialisée dans le contrôle parental, les mineurs ont passé en moyenne une heure quarante-sept minutes par jour sur TikTok, à zapper de vidéos suggérées en vidéos suggérées. Comme l’indique nos confrères de Le Monde, des soupçons concernent le caractère addictif de la plate-forme, mais ces derniers mois, des critiques portent sur la modération. De plus, en décembre 2022, aux Etats-Unis, un rapport du Centre de lutte contre la haine en ligne a démontré comment des contenus préjudiciables, par exemple des vidéos relatives à l’automutilation et aux troubles alimentaires, étaient recommandés par l’algorithme du réseau social à ses jeunes utilisateurs. Les autres problèmes d’ordre psychologique sont tout aussi graves, car l’application favoriserait aussi l’isolement social de celles et ceux qui passeraient trop de temps dessus. Bien que l’application consiste à socialiser avec le public, en réalité, ses utilisateurs ont tendance à être socialement isolés au point qu’ils ne peuvent pas prêter attention aux relations qu’ils entourent et préfèrent l’écran à ces relations.

Par ailleurs, le fait qu’ils passent des heures à swipper, ils développent des troubles de la concentration et de l’attention avec une baisse d’énergie avérée avec des risques encore plus grands comme le développement du narcissisme pour celles et ceux dont le revenu consiste à partager du contenu.  La plupart des utilisateurs de l’application sont très clairement obsédés par eux-mêmes. Bien souvent pour ceux qui ne parviennent pas à engendrer des revenus avec ce qu’ils postent, il y a un vrai risque de développer des troubles psychologiques comme la dépression ou le sentiment d’abandon quand elles ou ils n’atteignent pas leurs objectifs de vues. Les personnes très suivies sont elles aussi concernées car, l’algorithme est très aléatoire et certains influenceurs développent même du stress puisqu’il y a un risque que les abonnés aiment ou non.

Qui plus est, la question de la nudité déjà visible dans nos sociétés, se démocratise avec ce type d’application n’ait pas été conçue pour être utilisée de cette manière, nous voyons des jeunes filles montrer leur corps en dansant pour plaire parfois au public et le présenter sous pression pour « suivre les fans » et ne pas vouloir perdre ou décevoir leurs fans et augmenter le nombre de viewers. Autant de troubles qui peuvent très souvent conduire les personnes souffrantes à commettre l’irréparable : le suicide.

Cependant, ce qui inquiète le plus c’est l’algorithme qu’utilise ByteDance et la collecte massive des données de chaque utilisateur à travers le Monde. Comme nous l’indique Le Monde, pour fonctionner, afficher des publicités ciblées ou des vidéos pertinentes, le média social chinois demande au préalable un accès étendu aux appareils de ses utilisateurs. Sur le site de l’association ToSDR, qui simplifie et analyse les conditions générales d’utilisation de différentes applications et services, TikTok réalise un score E, la pire note du classement. Néanmoins, pas de quoi s’inquiéter en apparence, ses conditions générales d’utilisation sont cependant assez similaires à celles d’autres réseaux sociaux : toujours sur ToSDR, ni Facebook, Twitter, Instagram ou Snapchat ne font mieux.

Pour l’association Exodus Privacy, qui analyse les applications Android, note que TikTok demande un grand nombre de permissions à l’utilisateur : l’application a ainsi accès au micro de l’appareil, aux contacts, à la caméra, au stockage ou encore aux données de géolocalisation. L’application chinoise demande plus de soixante-seize permissions à ses utilisateurs pour fonctionner sur un appareil Android, dont certaines permettent, en théorie, à l’entreprise chinoise d’espionner l’ensemble des touches tapées par l’utilisateur. A titre de comparaison, l’application Android d’Instagram demande quarante-six permissions sur le téléphone de l’utilisateur, tout comme Twitter, tandis que Snapchat en demande soixante. Des accusations que le réseaux social n’a jamais contesté. Pour les professionnels de la sécurité sur internet, l’étendue des données collectées par l’entreprise chinoise reste difficile à estimer. Face à autant de critiques, les responsables de réseau social ont affirmé que l’application emploie de nombreuses techniques qui limitent légitimement les risques d’espionnage industrie. Pourtant, pour les experts en cybersécurité, toutes ces technologies permettent surtout de dissimuler l’étendue exacte de la collecte de données.

Par ailleurs, l’autre problématique pointée du doigt par différents rapports d’entreprises spécialisées ou par les différents services de renseignement occidentaux, c’est la désinformation facile d’accès. En effet, les utilisateurs peuvent se retrouver confrontés à des informations fausses ou trompeuses au sujet d’élections ou de la pandémie de Covid-19 où des milliers de contenus non fondés ont été diffusés et relayés au public qui s’est retrouvé réfractaire aux décisions gouvernementales notamment au sujet de la vaccination.

TikTok, une application au service du renseignement chinois , le MSS.

Pour de nombreux pays occidentaux (mais pas que) derrière l’entreprise Bytedance se cache le puissant service de renseignement chinois, le Guoanbu ou (Chinese Ministry of State Security), en français, le MSS. En même temps,  la société ByteDance, propriétaire de TikTok, est soumise à la loi chinoise de 2017 sur le renseignement. Cette loi, dont Huawei a, par exemple, déjà fait les frais, précise que les sociétés et entreprises chinoises sont tenues de collaborer avec les services de renseignement du pays lorsque ceux-ci les sollicitent. Cette mesure s’étend également aux entreprises chinoises opérant hors du territoire national et pourrait donc en théorie s’appliquer aux données collectées. Pas de quoi calmer les tensions entre les Occidentaux et la République Populaire de Chine dont les relations sont à la limite de la Guerre froide du fait de l’affaire Huawei ainsi que la question de Taïwan.

Des pays ont déjà coupé le réseau social :

Dès lors, dans le Monde, plusieurs pays l’ont bannie ces dernières années. Dès 2019, en Inde, la Haute Cours de Madras demande au gouvernement d’interdire provisoirement l’application, accusée d’ « encourager la pornographie » et de montrer du « contenu inapproprié », notant également que les enfants qui utilisent l’application seraient exposés à des prédateurs sexuels. La Cour demande par ailleurs aux médias de ne pas diffuser de vidéos issues de la plateforme. Mais c’est en juin 2020, que l’application, ainsi que des dizaines d’autres également chinoises, a été interdite en Inde, après des affrontements meurtriers à la frontière avec la Chine entre les armées indienne et chinoise autour d’un litige frontalier dans l’Himalaya. L’interdiction est devenue permanente en janvier 2021. Un coup dur pour l’entreprise qui comptait quand 150 millions d’utilisateurs indiens chaque jour.

La même année c’est autour du Pakistan d’interdit l’accès au réseau chinois. En effet, en octobre 2020, à la suite de deux avertissements envoyés à TikTok lui demandant de bloquer les contenus « immoraux, obscènes et vulgaires », l’Autorité des télécommunications interdit l’application pour diffusion de « contenus immoraux », peu après l’interdiction des principales applications de rencontre pour les mêmes raisons. Entre 2020 et 2021, la plateforme chine a été interdite puis réautorisé quatre fois mais finalement, elle n’est plus réautorisée à partir de juillet 2021. La Jordanie a totalement l’a aussi interdite en décembre 2022, craignant que l’application ne soit un vecteur de diffusion des manifestations qui se multipliaient alors dans le pays. A ce jour, elle est toujours interdite. Le Népal a annoncé l’interdiction de l’appli chinoise en novembre 2023. Le ministre des Communications et des Technologies de l’information du pays a déclaré que l’application a « été systématiquement utilisée pour partager du contenu qui perturbe l’harmonie sociale »

Ensuite, c’est autour de la France de se pencher sur son fonctionnement, à la suite d’une plainte déposée auprès de la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) concernant une demande de suppression d’une vidéo plainte qui portera plus sur le non respect du Règlement général sur la protection des données. Loin de s’arrêter là, trois ans plu tard, soit en mars 2023, le Gouvernement français a complètement banni l’application de tous les smartphones fournis aux agents publics » . Cependant, il est nécessaire de noter que cette interdiction n’est pas spécifique à TikTok. Elle concerne toutes les applications « récréatives », et peut donc tout aussi bien viser Netflix ou Candy Crush. Le ministère estime en effet que ces plateformes ne « présentent pas les niveaux de cybersécurité et de protection des données suffisants pour être déployés sur les équipements d’administrations ».

L’Australie a décidé d’interdire aux membres de son gouvernement d’utiliser TikTok sur leurs appareils professionnels, invoquant des « risques importants pour la sécurité et la vie privée ». Par la suite, c’est au tour de la Belgique de la proscrire sur les téléphones portables professionnels de tous les fonctionnaires en mars 2023. Par ailleurs, le Centre pour la Cybersécurité Belgique (CCB) et la Sécurité d’État (VSSE) ont vivement recommandé aux membres du gouvernement de ne pas installer l’application sur leurs appareils personnels. Le Gouvernement Fédéral Canadien  interdit son utilisation sur les téléphones professionnels des membres du gouvernement pour des raisons de confidentialité. En guerre très froide avec Pékin, depuis l’affaire Huawei, Ottawa accuse la Chine d’ingérence dans les élections fédérales canadiennes de 2019 et 2021. Le Danemark suit la voie empruntée par d’autres et, suite à une enquête menée par le Centre danois pour la cybersécurité, plusieurs institutions ont appelé leurs employés à ne plus utiliser l’application, notamment le parlement, l’entreprise publique de radiotélévision DR et le ministère de la Défense. Pareil pour la Norvège où en mars de la même année (2023) , TikTok est interdit sur les appareils gouvernementaux.

C’est aussi le cas pour la Nouvelle Zélande où depuis le 31 mars 2023, les smartphones des parlementaires n’ont plus accès à la plateforme. Aux Pays-Bas, aucune restriction n’a officiellement été prononcée concernant son utilisation. En revanche, le ministère des Affaires générales (Premier ministre) a fortement recommandé aux fonctionnaires et élus de ne pas l’utiliser même à des fins personnelles. Les ministres britanniques n’ont pas le droit d’utiliser TikTok sur leurs appareils professionnels. Cette décision a notamment été prise suite aux restrictions mises en place au Canada et aux États-Unis. Dans la foulée, la Suède interdit son usage sur les appareils de service des militaires pour des raisons de sécurité. C’est l’armée suédoise elle-même qui a pris cette mesure, exprimant ses méfiances concernant l’utilisation des données par ByteDance.

Taiwan est sans doute le pays qui a pris le plus rapidement des mesures contre l’usage de TikTok. Dès décembre 2022, la décision est prise de l’interdire complètement aussi bien pour les civils que les militaires que la classe politique taiwanaise. On peut le comprendre vu les tensions grandissantes entre la grande île rebelle et le Continent. Selon Christopher Wray, directeur du FBI, le gouvernement chinois pourrait utiliser les données générées par son Cheval de Troie mais également exploiter le format vidéo de l’application, afin d’influer sur l’opinion publique en cas d’invasion de Taïwan.

Au mois de février 2023, la Commission européenne interdit à ses fonctionnaires et à ses employés d’utiliser TikTok sur leurs appareils de fonction ou sur leurs appareils personnels s’ils les utilisent à des fins professionnelles, évoquant des « problèmes de protection de données » et une « menace potentielle pour sa cybersécurité ». Dans d’autres pays, l’interdiction totale ou partielle a été décrétée soit pour des questions de sécurité intérieure ou pour des motifs religieux voire même les deux comme le cas de la Somalie, de l’Iran où des manifestations pro-démocratiques et féministes ont ébranlé le pouvoir des Mollahs. On peut aussi évoquer l’Afghanistan où TikTok a été bannie par les talibans en Afghanistan en avril 2022, car le contenu n’était pas conforme aux lois islamiques. Le porte-parole des talibans a également déclaré que TikTok faisait « perdre du temps aux gens ».

Les Etats-Unis : interdire ou ne pas interdire TikTok ?

S’il y a bien un pays où Tiktok est très surveillée c’est bien les Etats-Unis qui voient d’un très mauvais oeil l’avancée chinoise. Les deux pays jadis « alliée  » contre l’URSS sont désormais dos à dos et disons-le, la guerre est déclarée. Notamment depuis que la question taïwanaise suscite des antagonismes entre les deux gouvernements que tout oppose.

 Suspectée de collecter des données pour les mettre à disposition du gouvernement chinois. De nombreux produits numériques chinois sont pour cela suspects du point de vue des américains. Dans la seconde moitié de 2019, pendant que le ministère de l’Intérieur cesse d’utiliser les drones de l’entreprise chinoise DJI, les sénateurs commencent à soupçonner la Chine de vouloir influencer les élections américaines grâce à son Cheval de Troie.  Ainsi, dès 2019, l’armée américaine sous pression de la classe politique interdit l’utilisation de la plateforme chinoise à ses effectifs. Suivront, les membres du corps diplomatique des USA, comprenant les personnels du Secrétariat aux Affaires Etrangères, les membres des différentes ambassades et consulats américains. En pleine campagne pour l’élection de 2020, responsables du Parti Républicain et Démocrate font le choix de ne pas utiliser l’application chinoise par soucis d’ingérence. Les membres des deux grands partis politiques Etats-Uniens ont été invités à ne pas faire usage de l’application sur leurs téléphones personnels que professionnels. Une fois les élections passées, les soupçons autour de l’entreprise ByteDance vont aller de crescendo. Dès 2023, Washington souhaite interdire complètement l’usage de Tiktok sur son territoire. Une volonté affirmée qui fait suscite à l’affaire des ballons espions chinois qui a tendu les rapports entre les deux pays. Un premier texte est présenté à la Chambre des Représentants mais l’entreprise chinoise réagit et conteste les accusations et c’est Shou Zin Chew qui est venu défendre au Congrès des Etats-Unis, la cause de ceux qui l’emploi. En mai 2023, le Montana est le premier État à interdire l’application sur l’ensemble des appareils à compter du 1er janvier 2024. Une décision qui entraîne une plainte du mastodonte de la technologie chinoise, affirmant que cette décision est contraire à la constitution, que cet État n’a pas le droit de prendre cette décision puisque la défense des États-Unis relève du niveau de la fédération, et qu’elle n’est pas équitable par rapport aux autres applications qui exploitent les données de leurs utilisateurs et utilisatrices. D’ailleurs, de nombreux américains(es) s’élèvent aussi contre cette décision parlant d’une liberté d’expression bafouée.

Ceci n’empêchera pas d’autres états américains de suivre l’exemple du Montana. A ce jour, sur les cinquante états que comptent les Etats-Unis, trente-trois état l’ont interdit sur les téléphones des administrations locales. Les choses semblent donc s’accélérer contre le géant chinois puisque, ce mercredi 13 mars 2024, les représentants américains ont approuvé la législation à 352 voix contre 65. Le soutien pour le texte s’avère considérable et bipartisan, fait rare alors que la campagne électorale bat son plein et que d’ici quelques on saura qui de Joe Biden (président sortant) et Donald Trump gagnera.

Si la Loi est adoptée par les deux Chambres du circuit institutionnel américain, La loi donnerait six mois à ByteDance pour revendre son produit phare à une entité américaine, sous peine d’interdiction pure et simple dans le pays. De son côté la maison mère chinoise continue de se défendre et estime que le texte violait directement le premier amendement de la constitution américaine. Son PDG, Shou Zi Chew, s’est rendu ce mardi au Capitole, siège du pouvoir législatif, pour faire pression sur les députés. Il était accompagné de créateurs populaires sur la plateforme, qui luttent eux aussi contre ce projet de loi.

Shou Zi Chew, PDG de Tik Tok devant la Chambre des Représentants.

Il n’est pas garanti que le Sénat ira dans le même sens que la Chambre des représentants. Certains sénateurs ont promis de combattre le texte. Les démocrates progressistes et les républicains libertariens se disent, eux, contre la législation, à l’instar de Donald Trump qui, quatre ans plutôt, prônait la fin de TikTok, tout comme Huawei.

Selon le New-York Times,  il est cependant possible que l’immense soutien obtenu à la Chambre influe sur la seconde assemblée. Joe Biden a fait savoir qu’il signerait la loi si elle était validée par les législateurs. Outre la vente, ByteDance pourrait envisager d’autres options, comme la scission de son bébé par le biais d’une introduction en Bourse. À noter que la loi pourrait aussi faire l’objet de contestations juridiques. « Nous espérons que le Sénat examinera les faits, écoutera ses électeurs et se rendra compte de l’impact sur l’économie – sept millions de petites entreprises – et sur les 170 millions d’Américains qui utilisent nos services », a réagi un porte-parole de TikTok.

Le bras de fer est loin d’être terminé. L’Union Européenne, elle aussi, dit réfléchir à une interdiction complète du réseau social chinois pour l’ensemble des vingt-huit états membres.