1ère édition du Festival International de Quadrille en Guadeloupe

Le mardi 7 novembre 2023 avait lieu l’ouverture de la 1ère édition du Festival International de Quadrille. Pas moins de quarante groupes quadrille sont attendus pour cette grande première. Son invités, la Martinique, le groupe de Quadrille Sisteronais et la Pologne. Ce sont donc six jours de fête aux rythmes du Quadrille international qui vous attendent.

Le quadrille c’est l’autre musique des Îles de Guadeloupe mais aussi de la Martinique ou d’ailleurs dans la Caraïbe. Elle a pour origine la contredanse française pratiquée au début du XVIIIe siècle par les maîtres d’esclaves qui eux-mêmes s’accapareront cette danse qui leur était pourtant interdite.

Dès que l’on parle de musique de la Guadeloupe, on pense au zouk ou pour les plus connaisseurs, de la biguine ou du fait de l’influence caribéenne, du kompas en provenance d’Haïti. Pourtant, le quadrille figure parmi les musiques traditionnelles de nos îles. Les îles de Guadeloupe ont surtout chacune apporté une touche spécifique à cette danse de salon de la fin du XVIIIe siècle.

Le quadrille est directement issu de la contredanse française telle qu’elle était dansée au XVIII siècle. Après l’abolition de l’esclavage les maîtres avaient interdit la reproduction de leur danse par les anciens esclaves de peur qu’elle ne soit parodiée. Elle restait toujours pratiquée dans les milieux bourgeois, des communes à proximité des usines, par des rythmes européens.

Ce n’est que vers les années 1930, à la découverte de la biguine que les guadeloupéens de la commune de Sainte Anne, lieudit : Deshauteurs ont constitués le quadrille au commandement sur la base des quadrilles à la Française. Au plan musical le nom des figures restera les mêmes.

Un commandeur donnera le départ de la danse, les mouvements à exécuter à chaque reprise de cette musique syncopée constituant la figure et la fin de la danse.

Dans sa description du quadrille, Lameca parle du quadrille de la Côte sous-le-vent qui est lui aussi chorégraphié pour deux couples disposés exactement de la même façon qu’à Vieux-Fort. Toutefois, l’usage veut que les danseurs de la Côte sous-le-vent placent deux petits quadrilles côte-à-côte. Autrement-dit, huit danseurs se mettent sur deux lignes comptant chacune deux hommes et deux femmes. Chaque cavalier se tient à côté de sa dame et fait face à une autre dame. Cette disposition en deux quadrilles côte-à-côte fait évoluer huit danseurs en même temps, mais tous les déplacements se font en parallèle dans les deux petits quadrilles simultanément.

Malgré les différences notables qui distinguent les quadrilles de Guadeloupe les uns des autres, certains éléments chorégraphiques se retrouvent parfois d’un quadrille à l’autre dans les figures de même nom.

Pour ce qui est de la musique, l’accompagnement se fera avec des instruments fabriqués sur place, tel ; le siac, le triangle, le tambour de basse, le chacha, l’accordéon, la guitare étaient importés. En ce qui concerne le rythme, c’est généralement un rythme ternaire qui distingue la poule. Les autres figures sont toujours en binaire à deux ou quatre temps.

Lameca va plus loin et donne des détails sur le rôle de chaque instrument qui compose l’orchestre quadrille. Ainsi, des enregistrements effectués au début des années 1970 montrent qu’à travers la Guadeloupe, les mélodies de quadrilles étaient exécutées au violon aussi bien qu’à la flûte, à la mandoline ou encore à la guitare. Depuis la fin du vingtième siècle, tous ces instruments ont disparu et ont été remplacés par l’accordéon. Au milieu des années 2010, des efforts ont été entrepris pour réintroduire le violon dans l’orchestre de quadrille, notamment à Vieux-Fort où le recours au violon pour interpréter les mélodies de quadrille s’est maintenu plus longtemps qu’ailleurs. À l’accordéon qui joue la mélodie, on ajoute quatre ou cinq instruments – des idiophones pour la plupart – pour compléter l’ensemble de quadrille. Ces instruments sont le graj aussi appelé siyak ou mòtòyò (un râcleur en bambou), le chacha (sonnaille), le triangle et le tanboudbass, tous de fabrication artisanale. On leur adjoint de plus en plus souvent une basse électrique et quand le tanboudbass n’est pas disponible une boîte à rythme ou une batterie remplace le tanboudbass, au grand dam de certains porteurs de tradition.

Pour ce qui est de la danse, il y a aussi des différences notables entre les différentes régions de l’archipel guadeloupéen.

Un commandeur dont les rôles diffèrent là encore d’une zone à une autre comme l’explique la Médiathèque Caraïbe  » Sur la Grande-Terre, les danseurs sont toujours au nombre de huit, organisés en quatre couples dirigés par un commandeur. À Marie-Galante aussi un commandeur annonce les figures et les parcours, mais si autrefois huit danseurs pouvaient figurer en même temps dans l’espace de danse, ils étaient disposés en deux petits quadrilles distincts, les katos, formés de deux couples chacun. Aujourd’hui à Marie-Galante, les petits quadrilles ou kato se multiplient dans la salle de bal où ils figurent sous le regard attentif du commandeur lançant ses injonctions. « 

Autrefois le commandeur jouait d’un petit tambour sur cadre appelé kakòyè sur la Grande-Terre et makè à Marie-Galante. Depuis les années 1970, il ne s’occupe plus que d’annoncer les parcours et les figures car son tambour a disparu de l’orchestre traditionnel.

Le Carême excepté, le quadrille se danse à longueur d’année en Guadeloupe, dans des bals qui rassemblent jusqu’à deux cents danseurs et où de plus en plus souvent les quatre quadrilles sont dansés en alternance. Moins populaire que le zouk, la biguine ou le bien nommé gwoka, le quadrille a été menacé de disparition car elle était représentée par une petite communauté vieillissante. La transmission était faite en famille. Si vous n’étiez pas de la descendance d’une famille de danseur il vous était difficile de pratiquer cette danse. Pareil, si vous n’aviez pas de proche sachant commandé le bal, il vous était quasi impossible de le devenir.

Le mardi 7 novembre 2023 avait lieu l’ouverture de la 1ère édition du Festival International de Quadrille. Pas moins de quarante groupes quadrille sont attendus pour cette grande première. Son invités, la Martinique, le groupe de Quadrille Sisteronais et la Pologne. Ce sont donc six jours de fête aux rythmes du Quadrille international qui vous attendent.

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