Un petit tour et puis s’en va mais il est finalement de retour. Sebastien Lecornu, Premier Ministre qui a duré un mois a été de nouveau nommé Premier Ministre par Emmanuel Macron. La situation politique devient une vraie Comedia Dell’Arte avec le peuple comme spectateur médusé.
Le jeu des chaises musicales à Matignon continue. Après Michel Barnier, resté quatre mois à la tête du gouvernement, puis François Bayrou, contraint à la démission après avoir échoué à obtenir la confiance des députés au bout de neuf mois, c’était au tour de Sébastien Lecornu de dire aurevoir à Matignon. Sébastien Lecornu démissionne après un mois à Matignon : la crise politique s’aggrave – The Link Fwi L’ancien ministre des Armées battait un triste record : à peine un mois passé à la tête de l’exécutif. Pour rappel, il avait été nommé le 9 septembre dernier.
Enfin non, son départ n’aura duré que quelques jours puisque le désormais ancien Premier ministre a été reconduit à sa fonction par le Président Macron.
Dans la foulée, Sébastien Lecornu a affirmé sur X accepter « par devoir » sa reconduction à Matignon, malgré une crise politique sans précédent. Il a également assuré que « tous les dossiers évoqués lors des consultations seront ouverts au débat parlementaire », signe d’une volonté affichée d’apaisement et de dialogue.
J’accepte – par devoir – la mission qui m’est confiée par le Président de la République de tout faire pour donner un budget à la France pour la fin de l’année et de répondre aux problèmes de la vie quotidienne de nos compatriotes.
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) October 10, 2025
Il faut mettre un terme à cette crise politique…
Le Premier ministre a insisté sur la nécessité pour le futur gouvernement « d’incarner le renouvellement et la diversité des compétences ». Il a prévenu que « celles et ceux qui rejoindront l’exécutif devront se déconnecter de toute ambition présidentielle pour 2027 », une mise au point perçue comme une exclusion à peine voilée de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur démissionnaire et chef des Républicains.
Lecornu doit désormais s’atteler à une mission particulièrement périlleuse : éviter une motion de censure à l’Assemblée nationale, où les équilibres politiques sont plus fragiles que jamais.
Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron avait réuni à l’Élysée une quinzaine de représentants des principaux partis de l’« arc républicain ». Le Rassemblement national et La France insoumise, qui réclamaient respectivement la dissolution et la démission du chef de l’État, n’avaient pas été conviés.
Cependant la température de cette réunion de deux heure et demie fut à l’image du paysage politique national actuel, tumultueuse. À gauche, la colère montait, en comprenant que le futur chef du gouvernement ne serait pas issu de ses rangs. « Il ne nous a rien dit », pestait Boris Vallaud (PS) à la sortie de la réunion. « Pas d’éclaircie », fulminait Fabien Roussel (PCF). Entre « circonspection », « inquiétude » et « sidération », les oppositions quittaient l’Élysée dans la confusion, sans véritable certitude sur la suite.
Même au sein de la majorité, l’ambiance n’était guère plus sereine. « C’était lunaire. Ça tirait de partout. On a assisté en direct aux bisbilles du socle commun », confiait un participant, décrivant une réunion sous haute tension.
L’objectif du pas si nouveau pensionnaire de Matignon : éviter la censure, synonyme de dissolution, malgré une gauche mécontente, une droite fracturée et un centre désorienté…

Les quatre conditions de Lecornu :
De nouveau nommé, il fixe quatre conditions pour mettre un terme « à cette crise politique qui exaspère les Français et à cette instabilité mauvaise pour l’image de la France et ses intérêts ». D’abord ouvrir au débat parlementaire les « dossiers évoqués pendant les consultations », en clair le dossier épineux des retraites, placer « le rétablissement de nos comptes publics » comme « priorité (dont) personne ne pourra se soustraire ».
Par ailleurs, ceux qui entreront au Gouvernement « devront s’engager à se déconnecter des ambitions présidentielles pour 2027 », et enfin « la nouvelle équipe gouvernementale devra incarner le renouvellement et la diversité des compétences. » « Je ferai tout pour réussir cette mission », conclut-il.
Emmanuel Macron « donne carte blanche au Premier ministre » a assuré vendredi soir l’entourage du président. Cela concerne « les négociations » sur le fond avec les partis politiques comme « les propositions de nominations », a précisé à l’AFP un proche du chef de l’Etat. La nomination est intervenue exactement à l’expiration du délai de 48 heures que s’était fixé Emmanuel Macron mercredi soir pour désigner un nouveau chef de gouvernement, après d’ultimes tractations avec ses alliés.