Fin des découverts bancaires automatiques : les foyers les plus pauvres parmi les concernés.

L’année 2025 n’est pas encore terminée que déjà se profilent d’importants bouleversements dans le quotidien des Français. Parmi eux : la fin du découvert bancaire “automatique”. À partir du 20 novembre 2026, ce dispositif entrera dans le cadre strict du crédit à la consommation. En clair : fini la tolérance bienveillante du banquier ; place à un véritable prêt encadré, avec dossier, évaluation de solvabilité et justificatifs à l’appui.

On le sait qui dit nouvelle année dit changements dans notre quotidien de citoyens(nes). 2026 ne sera pas en reste puisqu’à peine l’année en cours n’est elle pas encore terminée que l’on annonce déjà un grand bouleversement pour les foyers Français et même au delà dans l’ensemble des foyers européens.

Oui, il s’agit bien d’une ordonnance adoptée en septembre 2025, qui transpose une directive européenne datant de 2023 mais elle a été transposée au Droit Français et sera donc applicable en 2026.

Ainsi, à partir du 20 novembre 2026, les découverts bancaires ne seront plus automatiques. Les établissements bancaires auront l’obligation d’évaluer la capacité de remboursement du client avant d’accorder un découvert, même pour les petits montants. De ce fait, toute autorisation de découvert au-delà de 200 euros sera soumise aux mêmes règles qu’un crédit à la consommation ; il ne s’agira plus d’un service automatique que la banque peut accorder sans vraiment réfléchir.

Chaque fois qu’un client voudra dépasser la somme accordée, exemple 201 euros, sa banque étudiera sa situation financière approfondie, incluant les revenus, les dépenses et la consultation du FICP – Fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers.

En outre, elle sera dans l’obligation de remettre un document clair et complet précisant le coût réel du découvert, son taux d’intérêt (le fameux TAEG), ainsi que et les conditions de remboursement, exactement comme pour un prêt à la consommation.

Point important,  les autorisations de découvert accordées avant le 20 novembre 2026 ne seront en revanche pas concernées. Les bénéficiaires habituels d’un petit découvert ponctuel ne seront pas nécessairement pénalisés, mais devront s’attendre à un examen plus rigoureux.

Sur le papier, l’objectif d’un tel bouleversement vise à prévenir le surendettement et encadrer une zone financière qui était jusqu’ici peu régulée. Par ailleurs, il y a la volonté d’harmoniser les règles de crédit, afin de garantir une transparence et une protection accrue pour les consommateurs.  De nombreuses personnes vivent en effet en permanence à découvert, sans jamais réussir à revenir à un solde positif. Le nouveau cadre pourrait éviter cette spirale d’endettement, en forçant les banques à mieux évaluer les risques.

Néanmoins, cette mesure pourrait entraîner un risque de refus accru, notamment pour les ménages les plus modestes qui pourraient se voir refuser plus facilement le filet de sécurité que représente un découvert autorisé si leurs charges dépassent le seuil d’endettement. Quand on sait qu’en France, un quart des salariés français gagnent moins de 1 750 € nets par mois et selon un sondage CSA Research pour lesfurets.com, 22 % des Français déclarent être à découvert tous les mois ou presque. Principalement les foyers modestes et les familles avec enfants qui y ont recours pour boucler leurs fins de mois, il y a de quoi s’inquiéter. En somme, ceux qui ont le plus besoin du découvert seront très probablement ceux qui auront le plus de mal à y accéder.  Pour beaucoup, cette réforme pourrait donc marquer la fin d’un précieux filet de sécurité financier en fin de mois.

Les conseillers appliquent souvent la règle des 30 % : les charges mensuelles (loyer, factures, crédits…) ne doivent pas dépasser 30 % du revenu net. Dans ce cadre, une personne gagnant 2 000 € nets pourrait difficilement obtenir un découvert de 500 €, car cela ferait bondir son taux d’endettement au-dessus du seuil autorisé.  Résultat, le découvert pourrait devenir un luxe réservé aux ménages aisés. 

Du côté des banques, un véritable chantier s’annonce : formation des conseillers, refonte des procédures internes, mise à jour des outils informatiques. Un travail colossal à mener d’ici novembre 2026. Les établissements bancaires ont un an pour revoir leur copie — et les Français, pour se préparer à dire adieu à leur découvert automatique.

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