L’animateur de RCI Jimmy Pierrot accusé de harcèlement, d’agressions sexuelles sur internet.

Depuis plusieurs années, la voix de Jimmy Pierrot ambiance les après-midi des auditeurs et des auditrices de RCI Guadeloupe, radio la plus écoutée en Guadeloupe. Animateur choyé par sa rédaction, apprécié des Guadeloupéens(nes), homme de média avec une présence dans le monde de la mode, c’est un homme d’influence. Pourtant, depuis ce week-end, une série de témoignages anonymes diffusés sur les réseaux sociaux de MetooGuadeloupe dénoncent  les agissements de Jimmy Pierrot. Pour l’heure, nous avons recensé, vingt-quatre témoignages de femmes anonymes. Aucune plainte n’a été déposée et l’animateur bénéficie de la présomption d’innocence.

Attention, l’article n’a pas pour but de porter des accusations ou d’établir un quelconque jugement. Il repose sur des témoignages pré-postés antérieurement sur des médias sociaux. Puis, comme le droit français le définit, un accusé tant qu’il n’est pas condamné, bénéficie de la présomption d’innocence. Revenons sur cette actualité brûlante.

S’il y a bien un animateur qui est apprécié des Guadeloupéens mais surtout des Guadeloupéennes, c’est Jimmy Pierrot. L’homme présent depuis plus de deux décennies sur les ondes locales, s’est hissé en bonne place des animateurs préférés de l’archipel. Animateur choyé par sa rédaction, écrivain à ses heures perdues, homme de média avec une présence dans le monde de la mode à travers son association Art Médias Fwi. Disons-le, c’est un homme d’influence. Ces émissions, très écoutées sont axées autour de l’analyse de l’actualité sous un prisme guadeloupéen, en usant de la mémoire collective (histoire populaire, traditions) ou en abordant des questions sociales et politiques locales. Sans oublier, la musique et la littérature caribéennes.

Pourtant, depuis ce week-end, une série de témoignages anonymes diffusés sur les réseaux sociaux de MetooGuadeloupe dénoncent  les agissements de Jimmy Pierrot. Pour l’heure, nous avons recensé, vingt-quatre témoignages de femmes anonymes. Une affaire qui embarrasse la station qui a préféré l’écarter et dans un même temps, a ouvert une enquête interne.

Ce n’est pas la première fois que la station la plus écoutée de l’archipel, est ébranlée. Il y a quelques années, soit en 2018, Ingrid Sénat, ancienne animatrice star avait été reconnue comme victime d’harcèlement sexuel au travail. A l’époque, l’ex Directeur Daniel Marival était resté silencieux  et avait  refusé de considérer le harcèlement moral et sexuel dont était victime la  journaliste. L’affaire avait été jugée et sur la question du harcèlement la station avait été lourdement condamnée. 

Pour revenir à l’affaire qui fait grand bruit. Il semblerait qu’en interne, beaucoup avaient connaissance du caractère outrancier de Jimmy Pierrot mais tous se taisaient. Ainsi, l’animateur vedette serait connu pour sa passion pour la femme guadeloupéenne, ses approches de séduction douteuses et ses blagues graveleuses, particulièrement envers les adolescentes. Cette fois, les victimes anonymes sont sorties du silence. Entre les harcèlements, l’utilisation de sa notoriété pour attirer ces jeunes femmes, la star de RCI serait même accusée de viol.

En effet, parmi les nombreux témoignages qui continuent d’affluer, une jeune femme de 17 ans à l’époque, prend la parole. C’est d’ailleurs elle qui aurait été l’élément déclencheur de ces révélations. En 1997, cette dernière aurait participé à un jeu-concours organisé par NRJ, la radio musicale où Jimmy Pierrot officiait alors. Après avoir entendu la voix de l’auditrice au téléphone, ce dernier l’aurait invité à enregistrer une chanson dans un studio d’enregistrement à Pointe-à-Pitre. Au terme de cet enregistrement, il lui aurait proposé d’aller voir un concert de son artiste préféré.

Après avoir obtenu la permission de la grand-mère de la jeune fille, il l’ aurait accompagné à l’événement. Ce qui aurait pu être une soirée de divertissement innocente aurait pris une tournure inquiétante. « Il me dit qu’il est fatigué, qu’il m’emmène chez lui, (…) qu’il se pose un petit peu et qu’ensuite il me ramène », raconte-t-elle. Elle aurait commencé alors à ressentir un malaise. « Je commençais à frissonner et à paniquer intérieurement, je me disais que ma grand-mère l’avait vu, il ne pouvait pas me faire de mal », poursuit-elle.

La soirée aurait basculé brutalement à son réveil : « Il me dit que si je ne viens pas dans sa chambre, je ne pourrai pas rentrer chez moi », se souvient-elle. Ce qu’elle décrit ensuite est un viol. « Il m’a tirée dans la chambre », confie-t-elle, visiblement encore marquée par cet épisode, « et il a fait ce qu’il avait à faire, même si je pleurais. ». Elle a été laissée seule devant un arrêt de bus,  au matin, à 25 kilomètres de son domicile. La potentielle victime se serait plainte à un des anciens collègues de Pierrot qui aurait écarté par la suite de NRJ.

D’autres témoignages de jeunes filles dépeignent une autre facette de l’animateur fétiche de RCI.  Il est décrit comme un homme toxique, harceleur qui utiliserait sa position de personnalité publique pour assoir une forme de domination sur ces jeunes femmes mineures au moment des faits. L’homme qui a aussi un pied dans le milieu de la mode, aurait organisé des shootings photos suivis de promesses de carrière dans le milieu si elles acceptaient un deuxième rendez-vous, en plus stricte intimité. Evidemment, celles qui n’ont jamais accepté ses invitations, n’auraient jamais vu le résultat de ces prises de vue et elles auraient subi la colère du personnage médiatique ainsi que ses humiliations verbales.

Ce qui ressort notamment, ce sont les dragues lourdes suivies d’un harcèlement régulier qu’elles auraient vécu de sa part à travers les réseaux sociaux pour qu’elles acceptent de le rencontrer. Il ferait même pression sur elles pour des rencontres, seuls. L’animateur radio userait du chantage lorsque ces dernières demandaient les photos prises lors de leurs séances.

Pour ce qui serait du profil des plaignantes, c’est quasi le même. Des femmes plus jeunes que lui voire des mineures, un peu crédules qui rêvent de faire carrière dans le mannequinat.

Quelques extraits où il est nommé :

Sachant qu’aucune plainte n’a été déposée par celles qui se présentent comme de potentielles victimes, Jimmy Pierrot n’ayant jamais été condamné, il bénéficie de la présomption d’innocence comme le veut la loi.

Cependant, si une des plaignantes anonymes porterait plainte, il tomberait sous le coup de la Loi car, comme l’indique l’article 222-33-2-2 du Code Pénal, le harcèlement moral, y compris via un service de communication en ligne est interdit. Il est interdit de harceler une personne de manière répétée par messages, commentaires, publications, etc., dès lors que cela porte atteinte à sa santé mentale ou physique. Cela peut inclure : Les insultes, moqueries, propos dégradants répétés. La diffusion de rumeurs ou d’informations privées. Les montages photos humiliants. Le cyberharcèlement en meute (plusieurs personnes s’en prennent à une même cible).

Les sanctions varient selon les cas, mais peuvent aller jusqu’à :

  • 2 ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende (si la victime a plus de 15 ans),
  • 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende si la victime a moins de 15 ans ou est fragile (handicap, maladie, etc.),

Quant aux violences sexuelles si elles sont avérées, le Code Pénal est là aussi clair et les peines de prison sont sévères. En cas d’agression sexuelle ( article 222-22 du Code Pénal), l’accusé s’il est reconnu coupable, il peut être condamné jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende (peine aggravée en cas de circonstances particulières). En cas d’harcèlement sexuel ( article 222-33) qui consiste à propos ou comportements à connotation sexuelle répétés, créant une situation intimidante, humiliante ou offensante. Peine peut aller jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 € d’amende. Pour ce qui est du viol (article 222-23 du Code pénal), si l’accusé est condamné, il risque jusqu’à 15 ans de réclusion criminelle (aggravé selon les circonstances). Pour ce qui est de l’

Néanmoins, il est bon de rappeler que Jimmy Pierrot ne fait l’objet d’aucune plainte, il bénéficie de la présomption d’innocence car il n’est pas condamné et comme le permet l’article 9-1 du Code civil, il peut saisir la justice pour diffamation. Depuis que son nom est cité dans ces révélations, il s’est muré dans le silence. Selon nos sources, il serait en vacances mais son retour à la radio ne serait pas prévu. Il aurait été clairement écarté par la direction.

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