Ophély Mézino à la conquête de Miss Universe 2025 

Ophély Mézino à la conquête du Monde. Crédit photo Emrick LEANDRE ( ELMS Photography).

Ophély Mézino, figure emblématique des concours de beauté, s’apprête à relever un nouveau défi : représenter la Guadeloupe à Miss Universe 2025. Après avoir marqué les esprits en devenant 1ʳᵉ dauphine de Miss France 2019 puis de Miss World la même année, l’ancienne Miss Guadeloupe poursuit son parcours exceptionnel. Entre fierté identitaire et ambition internationale, elle porte haut les couleurs de son île sur la scène mondiale. 

Après avoir conquis les cœurs en Guadeloupe puis en France et même à l’international, Ophély Mézino s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire. Élue Miss Guadeloupe en 2018, elle avait marqué les esprits en devenant 1ʳᵉ dauphine de Miss France 2019, avant de briller à Miss World la même année, où elle décrocha le titre de Miss World Europe et celui de 1ʳᵉ dauphine de Miss World. Six ans plus tard, elle revient sur le devant de la scène internationale avec une ambition renouvelée : représenter la Guadeloupe à Miss Universe 2025. 

La préparation à un concours tel que Miss Universe est exigeante : discipline physique, travail sur l’expression scénique, maîtrise de l’anglais, sans oublier la mise en valeur d’un projet personnel porteur de sens. Déjà engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes, cause qu’elle avait défendue lors de Miss World, la reine de beauté entend poursuivre son engagement social, en liant beauté et responsabilité. 

À l’heure où Miss Universe devient un espace de représentation et de plaidoyer, Ophély Mézino s’impose comme l’une des figures les plus attendues de cette édition. Pour elle, cette participation est bien plus qu’un concours. C’est l’occasion de mettre en lumière des combats qui lui sont chers parmi lesquels la défense des personnes sourdes, tout en valorisant l’identité caribéenne. « Représenter la Guadeloupe, c’est une mission », affirme-t-elle. 

À travers cette aventure, la jeune femme veut incarner une génération fière et ambitieuse. Et quel que soit le résultat, sa présence à Miss Universe constitue déjà une victoire symbolique pour la Guadeloupe. 

Ainsi, dans cette interview exclusive, elle revient sur son parcours exceptionnel et les raisons de sa participation à ce concours tant regardé.

Ophély Mézino, bonsoir, c’est un honneur pour moi de te recevoir dans notre concept “ Rencontre avec “ tourné au Karukéra Café. Tu as été Miss Guadeloupe 2018, 1ère Dauphine Miss France 2019 et tu as été 1ère Dauphine Miss World, tu es également mannequin professionnelle. Comment tout a commencé et est-ce que tu ambitionnais de devenir Miss puis Mannequin pro ?  

Ophély Mézino : Bonjour, déjà, bien retenu par cœur les titres,  c’est pas mal(rires) 

Ah mais, ta personnalité marque.  

Ophély Mézino : Merci, c’est gentil. A la question, si j’ambitionnais une telle carrière, ça serait vous me mentir de dire que non, parce qu’en fait,depuis toute petite, j’ai toujours eu cette attirance pour ces domaines. Je regarde les concours de beauté depuis que j’ai 2-3 ans avec mes grands-parents, avec ma famille, avec ma mère. C’est un rendez-vous important comme je pense la plupart des gens que ce soit aux Antilles ou en France.  

C’est vrai qu’on ne rate pas une élection Miss France ou Miss région.  

Ophély Mézino : je pense que personne ne rate un concours de que ce soit Miss France ou les concours internationaux qui sont vraiment beaucoup plus accessibles puisqu’ils sont retransmis en direct et je pense que c’est devenu un rendez-vous populaire. Le monde entier apprécie et pour revenir à moi, j’ai toujours partagé ça avec ma famille. Ça m’a toujours fait rêver, ça m’a toujours donné des paillettes dans les yeux ce qui me faisait sentir comme une princesse quand j’étais petite. Certes, j’étais une enfant mais j’avais beaucoup de responsabilités. J’étais parfois plongée dans un monde d’adultes et ça me permettait de me voir un peu une encore comme une petite fille à l’image de Cendrillon ou la Princesse et la grenouille. Après, ce rêve a évolué. Je me suis dit que je pouvais vraiment apporter quelque chose soit à mon pays, ma région et j’avais l’envie de pouvoir représenter les personnes qui me ressemblent. En fait, quand je porte mon écharpe je ne la porte pas que pour moi, je la porte pour toute la région pour le pays ou le territoire qu’il y a derrière et je sais qu’en fait, ce n’est pas qu’une mission personnelle ou égoïste, c’est vraiment l’envie de nous représenter. C’est en grandissant et en y participant que j’ai pu comprendre qu’à travers mes participations, je pouvais passer des messages, mais aussi transmettre ma propre histoire en parlant des gens qui me ressemblent et en mettant en avant ma culture de ma région. Oui, j’ai toujours ambitionné de devenir Miss. 

Puis quand j’étais petite, j’ai toujours été au-delà de la courde croissance normale.  

En fait, tu étais très grande en fait 

Ophély Mézino : oui, j’étais très grande, au point qu’à douze ans, je mesurais déjà cette taille-là. J’étais immense pour mon âge. Du coup, les gens de mon entourage me disaient souvent “ tu seras mannequin.” C’est sans doute entré dans ma tête vue que je le suis aujourd’hui. Toutefois, je n’étais pas sûre que j’allais vraiment le devenir et m’autoriser à l’être. J’étais “ forte à l’école”, j’avais de bons résultats. Au lycée et même après le BAC, je me suis orienté dans une carrière scientifique. J’allais devenir ingénieure.  

Et oui, elle n’est pas que belle et tais-toi.  

Ophély Mézino : après, le parcours scientifique n’était pas de tout repos non plus. (rires). Je ne dirais pas que j’étais la première de mes classes mais j’avais des aptitudes quand j’étais jeune. J’avais sauté une classe, c’est sans doute la raison pour laquelle, on me destinait à des études longues afin d’être cadre dans une structure.  

Tu as des racines guadeloupéennes et réunionnaises, et tu as grandi entre l’Hexagone et la Guadeloupe. Peux-tu nous parler de ton enfance ? Quels souvenirs t’ont particulièrement marquée et quelles valeurs t’ont construite ? 

Ophély Mézino : A vrai dire ma double origine, je la vois comme une force. Comme mentionner, je suis Guadeloupéenne et réunionnaise. Je trouve qu’avoir une multiculturalité est positif car, que l’on soit Guadeloupéen ou Réunionnais, on a différentes origines, on a tellement d’influences. Ce sont ces influences qui ont fait la femme que je suis aujourd’hui et qui m’ont permis de me construire intérieurement. Avoir autant d’origines permet une forme d’ouverture sur les autres et de les accepter malgré leurs différences. Quand on est de l’île de La Réunion, la promotion du vivre ensemble est la base de notre société et même en Guadeloupe, la diversité culturelle est prônée vu tout le brassage ethnique qui a eu lieu du fait de l’histoire du territoire puis, nous sommes dans l’arc caribéen. Je suis donc fière de mes origines indiennes, afro-américaines et italiennes.  

Ah oui, tu as autant d’origines ? Tu as le test ADN ?  

Ophély Mézino : Non pas encore, mais c’est ce que je sais. Honnêtement, j’aimerais bien le faire de façon plus profonde pour savoir toutes les origines que je peux avoir et j’en serais encore plus fière. Pour revenir aux valeurs qui m’ont bercée quand j’étais plus jeune. Je viens d’une famille avec des parents en situation de handicap. Ma mère est sourde, mon père mal entendant. J’ai été élevée par ma mère avec mon beau-père qui était entendant. Du coup, j’ai toujours été élevée avec des valeurs de respect, d’inclusion et d’acceptation de l’autre. Quand j’étais petite, j’ai subi les railleries des autres. On me pointait souvent du doigt.  Après, pas forcément moi, mais bien entendu mes parents vu leur handicap. Quand ce n’était pas cela, c’était ma couleur de peau. Lorsque je vivais dans l’Hexagone, j’ai fait une bonne partie de ma jeunesse là-bas, dans un petit village où j’étais la seule enfant métisse.  

Ah donc tu ne vivais pas à Paris ou en Île-de-France ?  

Ophély Mézino : non pas du tout. J’ai grandi dans un petit village des pays de la  Loire où c’était quand même difficile pour moi.  

Le genre de village où il y a plus de vaches que d’habitants ?  

Ophély Mézino : quand même pas. (rires). Pas dans ce cliché non plus. Il s’agissait d’un village proche de la mer. C’était même un très bel endroit où j’ai eu de bons souvenirs mais quelques-uns ont été difficiles. En fait j’ai toujours été pointée du doigt et malgré cela, toujours essayé de cultiver déjà l’amour que j’avais pour moi-même pour pas non  finir plus bas que terre. Face au harcèlement, au racisme et au manque de respect face à la situation d’handicap de ma mère, il a fallu que je garde la tête haute. Je me suis toujours obligée à ne pas répondre par l’aigreur, la méchanceté ou la violence. Pour ne rien cacher, cela été un gros travail sur moi et ce depuis petite. Parfois, on me dit “ Ophély, tu es trop dans l’amour.” Mais, c’est ce qui m’a permis de continuer à avancer parce que sinon, je me serais lancée dans un combat où à l’époque je n’aurais pas gagné. J’étais toute seule face à cette meute de personnes.  

En ce qui concerne l’éducation que j’ai reçu. Elle était stricte. Je ne sais pas si c’est à cause de son handicap mais elle a toujours voulu que nous soyons les meilleurs. Nous n’étions jamais en retard à l’école. Sans doute, elle ne voulait pas que nous partions avec un désavantage qu’elle a elle-même eu à vivre. Du fait de sa situation, elle n’a pas pu réaliser certaines choses. C’est ce qui a fait qu’elle nous inculque des valeurs dans une éducation rigide qui ne laissait pas la place à l’ “à peu près”. Cela ses bons comme ses mauvais côtés. D’ailleurs, c’est ce qui m’a poussé à la performance mais après réflexion, ce n’est pas ce que je conseillerais car, selon moi, il faut laisser les enfants expérimenter certaines choses et faire des bêtises. On ne peut pas être parfait mais bon. Voici donc les valeurs qui m’ont été enseignées, le respect des autres peu importe ce qu’ils font dans leur vie. Après, bien qu’elle aie pu être stricte, ma mère nous a toujours laissé faire ce que nous voulions professionnellement parlant, études ou milieu artistique, médical, du moment que l’on arrive à payer nos loyers. 

Ophély Mézino à la conquête du Monde. Crédit photo Emrick LEANDRE ( ELMS Photography).

Tu as représenté la Guadeloupe au concours Miss France et tu es devenue 1ère Dauphine en 2019. Comment as-tu vécu cette aventure hors du commun ? Y a-t-il un moment qui reste gravé dans ta mémoire ? 

Ophély Mézino : Toutes les expériences que j’ai pu vivre ont été extraordinaires. Elles seront à jamais gravées dans ma mémoire. Par moment, j’aimerais bien avoir une petite caméra pour vous emmener dans les coulisses afin que vous puissiez voir les détails. D’un oeil extérieur, on ne s’imagine pas à quel point c’est intense pour une jeune femme qui vient de sortir de l’adolescence. Il est vrai que de nos jours, ils ont rallongé l’âge de participation mais à l’époque où j’y étais, on avait le droit de participer entre 18 et 24 ans, si je ne me trompe pas. On arrive donc très jeune dans le concours. On découvre quelque chose d’immense. Vivre une telle aventure humaine, se dévoiler sur des scènes, prendre la parole devant une foule. Quand on a 18-19 ans, on vient tout juste d’avoir notre BAC et on doit être la meilleure version de nous-même. Je trouve que c’est hyper challengeant. Mais ce challenge, que l’on gagne ou pas l’écharpe, il nous permet en réalité de développer des compétences qui nous suivent toute la vie. J’ai des amies, bien qu’elles n’aient pas remporté d’écharpes, lors de leurs entretiens professionnels elles ont pu se présenter facilement. C’était fluide. Aujourd’hui, elles me disent “ j’ai candidaté à l’ONU, j’ai candidaté là “ et c’est bien ce qui m’impressionne avec les concours de beauté. Nous sommes la meilleure version de nous-mêmes alors que l’on n’a pas l’âge de le faire. De plus, Miss France, c’est l’ECOLE des Miss et je ne regrette vraiment pas d’y avoir participé. Cela fait partie de mon histoire. Je n’oublie pas ce qu’ils ont fait pour moi, et même si aujourd’hui, je concoure pour un autre comité, je suis très fière de l’avoir représentée.  

Ensuite, tu es partie à Londres représenter la France à Miss World, où tu as terminé 1ère Dauphine de Toni-Ann Singh, tout en devenant Miss World Europe. Avec autant de candidates venues du monde entier, as-tu ressenti une forme de pression ou de défi particulier ?  

Ophély Mézino : c’est vrai que c’est impressionnant de se retrouver dans un tel concours. On passe de dix candidates comme Miss Guadeloupe à trente candidates comme pour Miss France à cent-vingt jeunes femmes venues des quatre coins du Monde.  

C’est quand même plus de la moitié des états représentés puisqu’il y a environ 190 états reconnus à l’ONU.  

Ophély Mézino : et dire que beaucoup n’ont même pas pu venir pour diverses raisons. C’est vraiment une expérience incroyable. C’est même très impressionnant niveau logistique de voir autant de femmes réunies. En plus, nous venons chacune avec dix valises. Il y a comme des bus entiers que pour les valises contenant les robes et les costumes. En plus de ça, les candidates viennent avec leur chaperon ou chaperonne. Puis, on est toutes réparties en fonction de notre couleur. Par ailleurs, la sécurité est tout aussi importante. L’année de ma participation, quelques jours avant, il y avait eu un attentat sur le London Bridge.  

Effectivement, on s’en souvient.  

Ophély Mézino : Du coup, face à ce fait grave, nous avions été confinés dans l’hôtel par sécurité. Ce fut là encore une sacrée expérience mais au-delà de ce faits divers, l’aventure fut magique. J’ai pu rencontrer énormément de pays en une seule fois. Selon, hormis les grands sommets internationaux, les concours de beauté comme Miss World sont les lieux où l’on peut côtoyer autant de cultures, d’ethnies et de physiques différents, en une seule fois. Chaque candidate avait une beauté subjective et j’ai apprécié voir la beauté à travers chaque pays présent et elle s’exprime de façon différente. Que ça soit par les vêtements, la façon de se mouvoir ou même de s’exprimer. Ce fut une sorte de pression, cependant, je me suis amusée. Il est vrai que les concours internationaux sont difficiles, 

Il faut parler anglais : 

Ophély Mézino : je le parlais, pas scolairement, j’avais un niveau plus intéressant puisque je le comprenais mais c’était bien la première fois que j’étais immergée pendant tout un mois avec peu de gens pour échanger en français. Au moment de ma participation, il y avait eu peu de candidates africaines francophones. Je devais donc parler qu’en anglais. C’était dur pour la jeune femme de 20 ans que j’étais mais quand je suis dans un concours, la pression que je vis est positive parce que je ne me considère par en “concurrence “ avec toutes ces jeunes femmes. Si j’avais cette idée, je pense que je croulerais sous le stress négatif. Par contre, je me mets moi-même la pression afin de me donner à fond. Néanmoins, je voulais juste vivre ce moment unique dans ma vie de façon positive. Je voulais que chaque jour soit vraiment une bénédiction et c’est ce qui s’est passé finalement. J’étais heureuse d’y participer et pour moi c’est la clé. Il faut s’amuser. Après je sais que bien souvent certaines filles ont une énorme pression puisqu’elles portent sur les espoirs de leurs pays, derrière, il y a le président qui soutient. Dans certains pays, les concours de Miss sont véritablement des affaires d’Etat. Il y a de gros financements qui suivent et les politiques les appuient. Toutefois, me concernant, je voulais me détacher de tout ça. Je voulais simplement porter la voix des femmes, les représenter à travers mon discours tout en m’amusant. Pour Miss Universe, je ferai pareil.  

En regardant ton parcours à travers ces concours – du régional à l’international – que retiens-tu de ces expériences ? Qu’est-ce qui t’a le plus transformée, aussi bien sur le plan personnel que professionnel ? 

Ophély Mézino : Il est vrai que bien souvent, j’ai du mal à réaliser tout le parcours que j’ai pu avoir. Je suis passée par la difficile période COVID-19 qui m’a empêché de mettre à profit l’écharpe que j’ai remporté. Évidemment tout le monde sait que j’ai été Première Dauphine de Miss monde  et que je suis Miss Europe, mais je n’ai même pas pu voyager ni avec mon écharpe ni avec mes titres. Malgré tout, ces victoires ont été comme un second souffle vu qu’entre mes 18-19 ans, je sortais d’une période compliquée de deuil et de soucis familiaux. J’ai eu une adolescence un peu chargée et ces concours internationaux m’ont libérée de ce poids que je portais durant cette période de ma vie où je ne pensais pas à moi mais aux autres. Ce que je retiens le plus de tout ça, c’est que malgré le fait des choses qui sont très codifiées, je suis fière de rester authentique et de n’être jamais tombée dans le mauvais côté de la célébrité. Je suis contente d’être restée moi et de continuer d’évoluer avec mes valeurs et de ne jamais y déroger.

Ophély Mézino à la conquête du Monde. Crédit photo Emrick LEANDRE ( ELMS Photography).

 

A la fin du concours Miss World, grand changement, tu passes des podiums des concours de beauté aux séances photo et aux défilés en signant chez Metropolitan Models. Comment cela s’est-il fait et comment décrirais-tu la transition entre ces deux univers ? 

Ophély Mézino : C’est marrant que vous pensiez tous que j’ai commencé ma carrière de mannequin avant celle de Miss. Alors que c’est tout l’inverse.  

Donc tu étais déjà mannequin avant d’être Miss ?  

Ophély Mézino : oui, j’ai commencé le mannequinat à mes seize ans. C’était en Guadeloupe. Sauf que je n’étais pas professionnelle comme je le suis désormais. Je n’avais pas de contrat. C’est là aussi que réside la différence entre un modèle photo et une mannequin professionnelle. Le modèle photo ne fait que des shootings photo et qu’elle ou il n’est rémunéré que pour le shooting, tandis que la mannequin professionnelle est inscrite dans une agence qui sont régies par des règlementations, les impôts etc. J’ai donc commencé en Guadeloupe où j’ai défilé pour des créateurs locaux Glam Etnik, Kevin O’brayan. J’ai aussi fait des campagnes photos publicitaires pour des marques locales. J’ai participé à des défilés D’ailleurs, à cette époque, on me surnommait “ Miss Ordinaire” par rapport à une campagne publicitaire que j’avais faite pour la marque locale de boissons gazeuses. Pendant plusieurs années ce surnom m’a collé à la peau jusqu’à ma participation à Miss Guadeloupe. Vous comprenez donc que cette passion a débuté bien avant celle des concours de beauté. Je pense que c’est la raison pour laquelle, j’ai pu faire cette transition, ce retour de Miss à mannequin signée dans une agence. J’avais déjà un pied dans le domaine. Au passage, il faut savoir qu’il y a très peu de Miss qui parviennent à devenir mannequin. Très souvent, on pense que les deux domaines sont reliés alors que pas du tout. Les profils sont très différents, Me concernant, j’ai un profil ambivalent. Je peux faire mannequin comme je peux redevenir Miss. Je sais que je suis atypique et sans prétention, peu de mannequins deviennent miss ou inversement.  

Ce ne sont pas les mêmes règles et les mêmes critères de beauté  ?  

Ophély Mézino : alors là pas du tout. Ce ne sont pas les mêmes règles et les mêmes critères de beauté. Assez souvent, on tend à penser que ceux des miss sont strictes mais en fait, ce sont les règles du mannequinat qui sont plus difficiles. Être mannequin, il faut appartenir à une certaine case tandis que pour être Miss, on vient tel que nous sommes et c’est au public à nous choisir ou pas. Pour être mannequin professionnel, il y a des critères de taille à respect par exemple,si une jeune femme mesure moins d’ 1m75, ce sera difficile pour elle de le devenir. Pareil, si elle fait moins d’1m78, elle ne pourra pas défiler pour la haute couture. Ce qui est mon cas. Je ne défile jamais car je suis trop petite de deux centimètres.  

Tu mesures combien ?  

Ophély Mézino : je fais 1m75 et je suis considérée comme trop petite pour faire des défilés. Sans oublier que je peux être vu comme trop “ grosse” ou trop mince quelque fois. Vous comprenez donc que le monde du mannequinat est beaucoup plus codifié que celui des Miss. Même si on voit une certaine évolution en termes d’inclusion et de diversité, il n’y a pas encore de juste milieu. C’est soit on est mannequin filiforme soit mannequin plus size.  

A t’entendre, on a l’impression que c’est compliqué de devenir mannequin et de le rester. Avons-nous tort ? 

 Ophély Mézino : oui ça l’est. Puis, il faut avoir quand même la passion du métier. Ce qui est mon cas. J’adore ce que je fais. J’adore rencontrer des équipes artistiques et de pouvoir mettre en œuvre des projets avec eux. J’aime exprimer ce qu’ils ont envie de transmettre à travers moi. Quand on est mannequin, on apporte notre petite touche mais le but de pouvoir retranscrire la vision du directeur artistique et ce qu’il attend de nous. C’est comme de fondre dans la peau d’un personnage. Je ne suis plus Ophély, c’est la mannequin et elle est façonnable. Cependant, oui, c’est un métier très dur.  

Parmi les contraintes, on se lève tôt et on se couche tard. Par moment après des shootings on a des courbatures. On dort peu. Du jour au lendemain, nous devons prendre un avion. Notre agenda n’est jamais fixe. Je suis en ce moment en Guadeloupe demain, je peux retourner sur Paris car j’ai un contrat, à moi de l’accepter ou non. C’est aussi un métier incertain et peu de gens le comprennent, au sens où du jour au lendemain, on ne travaille plus donc il n’y a plus d’entrée d’argent.  

Justement, quels ont été les plus grands défis et les plus belles surprises que vous avez rencontrés en vous lançant dans le mannequinat ? 

Ophély Mézino : A vrai dire, c’est l’incertitude qui est le plus compliqué dans le métier. Comme je le disais, un jour nous travaillons et puis un autre, on en trouve plus. Ensuite, au bout d’un an ou deux de présence dans le monde du mannequinat, les directeurs de casting peuvent se lasser de nous et nous oublient. D’autre part, il faut aussi toujours rester en forme physiquement, avoir les bonnes mensurations pour être sélectionné. Je n’ai pour le moment aucun souci là-dessus mais je dois avouer que par moment c’est plus difficile vu que je ne m’interdis rien. Je suis une grosse gourmande (rires). Cependant, je sais que si je mange plus que d’accoutumer, il y aura un impact sur mon corps et mes mensurations. Avant, ce n’était pas le cas mais je prends de l’âge. Je souligne que je ne prône pas l’extrême minceur mais j’essaie juste de manger correctement. Après, comme je l’ai dit, pour moi, la plus grosse difficulté reste l’incertitude. J’ai des amies qui ont travaillé et puis un jour elles n’ont plus rien et elles n’ont jamais su pourquoi.  

Quand tu dis, qu’elles ont arrêté de travailler, tu veux dire qu’elles n’ont plus eu de contrats ?  

Ophély Mézino : C’est tout à fait ça. Il y a des fois on peut travailler avec une personne dans notre agence mais si elle part, le lien est rompu. Ensuite, ce sont des êtres humains qui nous castent, ça peut fluctuer et si on ne s’entend pas avec, tout peut s’arrêter. Pour continuer sur l’incertitude, l’an dernier, j’ai eu un grave accident en Guadeloupe. J’allais à la rivière.  

Ce n’était pas trop grave ?  

Ophély Mézino : Justement, je vais en parler pour la première fois. Ce jour-là, avec mon compagnon, nous voulions nous rendre au Canyon de la rivière moustique. Sauf qu’avant de nous y rendre, nous n’avions pas vérifié la météo. Etant donné que je vis sur la Grande-Terre, je ne savais pas qu’il pleuvait en montagne. Sur le lieu de la randonnée, situé dans le canyon Moustique, il y a eu un éboulement. Un arbre nous est tombé dessus. J’étais à deux doigts d’y passer. Il s’agissait d’un très gros arbre quand celui-ci est tombé, toutes ses branches ont fait de même. Elles se sont répandues partout. Celui qui partage ma vie s’est précipité pour me protéger, il s’est agripé à mon dos pour que les branches ne m’atteignent pas. On a eu de la chance car, nous avons été sauvés par une liane qui a retenu le tronc. Entre temps, j’ai sauté dans la rivière pour me sauver mais, je me suis blessé puisque je me suis explosé le genou. Jusqu’à présent, j’ai toujours des douleurs. Suite à cela, durant plusieurs mois, je n’ai pas pu travailler en tant que mannequin. J’avais des bleus partout. J’étais dans l’incapacité de m’appuyer sur le genou. Je n’ai donc pas pu travailler pendant six mois et ce jusqu’à décembre 2024. C’est de cela que je parle quand j’évoque l’incertitude du métier. Même si des maquillages existent pour cacher les plaies, entre une fille qu’il faut maquiller et une autre qui est bien portante, le choix est vite fait pour les directeurs de castings.  

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans le métier de mannequin ? Y a-t-il des aspects moins glamour que le public ne voit pas ? 

Ophély Mézino : Ce que j’aime vraiment c’est le fait de découvrir les nouvelles créations de tous les designers,de vraiment ressentir leur art et les émotions qu’ils mettent dans les créations. D’un point de vue extérieur, on ne voit la fashion week que par les strass et paillettes mais nous avons les descriptifs, la raison qui a poussé le créateur à faire telle ou telle ligne de vêtements. On comprend par où le designer est passé pour arriver à cette collection qui peut être plus sombre que d’habitude ou inversement. Tout ça va chercher dans les émotions tristes ou joyeuses qui ont secoué le créateur et c’est ce que j’aime dans la mode. Voir leur art s’exprimer à travers les vêtements qui sont quelque chose de vivant et ils le font vivre grâce aux mannequins. C’est comme de l’art, mais ce sont des tableaux animés. Des tableaux ambulants qui montrent ce que l’artiste à vouloir transmettre dans son vêtement. En somme, j’adore l’art du vêtement et voilà pourquoi j’aime ce milieu.  

Il est vrai aussi qu’il y a des abus notamment au niveau du corps et de l’image.  

Ça existe toujours malgré les nouvelles règles ?  

Ophély Mézino : Certes, il y en a moins, mais ça existe encore. Personnellement, je ne le subis pas. Dans mon agence, je n’ai jamais eu de remarques. Ils sont toujours très cordiaux. Ils ne vérifient pas mes mensurations toutes les cinq minutes, contrairement à d’autres pays. Ils ont toujours été très gentils avec moi. Je sais qu’il y a des jeunes femmes signées dans d’autres agences dans d’autres pays qui se stressent si elles prennent du poids. Personnellement, ce n’est pas mon cas. Je peux me présenter à mon agence même si j’ai pris du poids et ils ne me disent rien. Je m’y sens bien. Me connaissant, si ce n’était pas le cas, je n’y serais pas restée. Toutefois, oui, ce rapport existe toujours dans le domaine où j’évolue.  

Quelles sont les marques avec qui tu as collaboré ? Peux-tu en parler ou il y a une forme de confidentialité ?  

Ophély Mézino : Il n’y a pas de confidentialité. Néanmoins, je dois ajouter qu’il y a des choses que l’on voit et d’autres non. Il y a des campagnes dans lesquelles on peut y être que l’on peut voir passer sur les réseaux sociaux où en affiche et d’autres qu’on ne voit jamais. Les photos vont sortir dans d’autres pays en Europe ou ailleurs dans le Monde. Très souvent, nous les mannequins, nous ne savons pas où vont les photos que nous faisons. J’ai des amies qui ont fait des shootings et elles se sont rendu compte que leurs photos étaient visibles en Thaïlande ou dans d’autres pays. Au niveau des marques, j’ai eu la chance de travailler avec Valentino, Issey Miyake Makeup Forever, Cosmopolitan. J’ai fait une apparition dans VOGUE. J’ai aussi collaboré avec des créateurs de chez nous. Ce sont de très belles expériences.  

Ophély Mézino à la conquête du Monde. Crédit photo Emrick LEANDRE ( ELMS Photography).

Ton engagement pour la cause des personnes atteintes de surdité est bien connu. Comment concilies-tu cet engagement avec ta carrière de mannequin et comment utilises-tu ta notoriété pour faire avancer les causes qui vous tiennent à cœur ? 

Ophély Mézino : j’ai toujours eu à même de parler des personnes sourdes. Je suis une enfant CODA ( Child of Deaf Adult) que l’on traduirait par : enfant de parents sourds. Cela a toujours été important pour moi de partager ce message. A une certaine époque, j’étais marraine d’une association Bébian Un autre Monde qui n’existe plus malheureusement. A travers les réseaux sociaux, j’ai toujours utilisé les réseaux sociaux pour véhiculer des messages ou des actualités concernant les personnes sourdes ou malentendantes. Cependant, une chose que j’ai compris, si je voulais aider les autres, il fallait que je sois aussi en pleine capacité de le faire. Ces dernières années, je suis passé par des moments difficiles personnellement, ma santé mentale était au plus bas, j’ai donc mis ce combat entre parenthèse afin de me rétablir. Je me suis rendu compte que si je n’étais pas saine dans ma tête ni alignée avec tout ce que je voulais faire, il allait être difficile pour moi de donner encore de l’énergie aux autres.  Je me suis beaucoup plus concentrée sur moi ces dernières années, afin d’aller mieux, de vaincre mon anxiété, de vaincre, les problèmes de santé mentale que j’ai pu avoir car j’ai vécu un burn out. J’ai aussi eu des problèmes de violence conjugale et il a fallu que je me reconstruise sur certains points. Depuis quelques mois, ça va beaucoup mieux. Je me sens beaucoup mieux pour parler des autres. Ma mère m’a justement proposé d’être le visage de ce combat afin de parler des personnes sourdes et malentendantes. Nous réfléchissons à différents formats à travers les réseaux sociaux, dont des petits formats qui arriveront bientôt. Ma mère est la personne qui m’inspire le plus pour en parler vu qu’elle est sourde et elle mérite d’être mise en lumière aussi vu  les problématiques qu’elle vit en Guadeloupe.

Elle vit donc en Guadeloupe ?   

Ophély Mézino : Oui elle vit ici mais c’est très difficile pour moi qui suis à 8000 km d’elle. C’est dur de vivre le manque de respect aussi bien des institutions que des opérateurs téléphoniques, que des personnes lambda mais aussi du corps médical. Il y a beaucoup de personnes qui ne font pas d’efforts et manque assez souvent de respect et le vivre quand je suis à distance n’est pas facile surtout que je suis obligée de les recadrer. Très récemment, j’ai eu à vivre une expérience fâcheuse avec un médecin Guadeloupéen. Pour faire court, ma mère a eu une opération et le médecin n’a pas voulu la recevoir parce qu’elle était sourde et il n’acceptait pas que je fasse la traduction en langue des signes en Facetime sous prétexte qu’il ne fait pas de médecine par téléphone. Il aurait pu faire exception parce que nous sommes face à une personne en situation d’handicap qui a besoin d’un diagnostic.  

Comment se fait-il qu’un médecin refuse d’ausculter une patiente sourde ?  

Ophély Mézino : Oui, un médecin, ici. Ma mère était en larmes, moi, j’étais à distance à Paris. Honnêtement, c’est très difficile d’y faire face car je suis loin. Je n’avais pas le l’énergie d’affronter tout ceci maintenant que je me sens mieux je suis prête à mener ce combat et en parler.  

Très récemment tu as été choisie pour représenter non pas la France mais la Guadeloupe au concours Miss Universe. Qu’est-ce que cela signifie pour toi ? 

Ophély Mézino : Si je ne me trompe pas cela fait deux ans que la Guadeloupe à travers l’organisation Miss Universe Guadeloupe a signé son grand retour dans ce prestigieux concours international. Par le passé, nous avons eu des candidates qui nous ont représenté dignement mais c’était il y a quarante ans. En apprenant cela, j’ai tout de suite su que j’étais capable d’être une potentielle représentante pour l’archipel. A cette période, je traversais un moment difficile, et l’envie de me voir avec cette écharpe m’a réconforté et même donné chaud au coeur. Je savais que je pouvais représenter les Guadeloupéens(nes) à l’échelle internationale. Sachant que Miss Universe reconnaît la quasi-totalité des territoires même quand ils font partie d’autres Etats. Il y a Porto Rico, Sainte-Lucie et d’autres territoires qui y participent.Il n’y a que les Outremers français qui n’étaient plus présents dans la compétition. 

De plus, c’est une vraie fierté pour moi. Quand je pense que je porte la voix des Guadeloupéens(nes) à l’international je ne peux qu’être satisfaite et d’ailleurs, c’est ce qui m’a motivé à me présenter. Nous avons une culture qui est riche, une histoire impactente et pourtant, peu de gens savent où nous nous situons sur le planisphère. C’est pour nous, Guadeloupéens que je le fais. J’ai conscience de la difficulté. Nous sommes un petit territoire face à des mastodontes du concours  Miss Universe. Beaucoup de ces grands concurrents ont déjà remporté le concours et pas qu’une fois. Je sais que ce sera une grosse mission que d’être l’ambassadrice de la Guadeloupe en Thaïlande. Je l’ai déjà fait pour Miss France où j’ai été Première Dauphine Miss France, j’ai aussi été Première Dauphine Miss World pour la France alors pourquoi pas Miss Universe pour la Guadeloupe. Allons chercher l’exploit. Je n’ai pas de limites. J’ai tout à construire et cela ne me fait pas peur de porter les couleurs de mon pays.  

Comment se passe ta préparation physique, mentale et émotionnelle pour Miss Universe ? As-tu une équipe autour de toi ? Comment l’abordes-tu ? 

Ophély Mézino : Nous sommes à trois mois de l’élection qui aura lieu en Thaïlande le 21 novembre prochain. La préparation est intense. J’ai eu une belle semaine de promotion médiatique. Je dois désormais me concentrer sur l’anglais et le sport mais aussi sur le costume national et les projets liés à ma participation. C’est un vrai travail d’équipe. Je discute beaucoup à ma Team. On échange sur ce que je vais porter qui pourra représenter la Guadeloupe car, comme nous le savons, notre territoire est large. Je suis mornalienne, sait-on jamais, peut-être qu’on intègrera des symboles de ma commune. D’autre part, nous avons l’un des plus beaux carnavals du monde qui est un symbole de notre identité. Si nous mettons des éléments du carnaval, qu’allons-nous y placer ? Les caisses-claires, les Mas a Po ? Nous réfléchissons. Par ailleurs, je dois également m’atteler à la finalisation de mon trousseau pour rayonner tous les jours sur place. Je pense apporter ma touche mannequin professionnelle à travers mes looks afin que l’on puisse ressentir ma personnalité à travers les différents styles. Sans exagérer, c’est un travail titanesque en termes de préparation. Je sais, qu’il y a des jeunes femmes qui se préparent depuis deux ans, moi, je n’ai que trois mois pour être impeccable. Trois mois pour réaliser quelque chose d’incroyable. Pas d’inquiétude, j’ai l’habitude travailler sous pression. Je pense que ça devrait aller. Les prochaines semaines seront focalisées sur la préparation mentale, ma prise de parole, le make up durant tous les jours de compétition. Je dois choisir les bijoux que je vais porter ainsi que les chaussures et le principal, trouver la robe finale. Je dors déjà peu en temps normale mais là c’est pire (rires).  

Mais es-tu seule à gérer tout ça ?  

Ophély Mézino : Non. Je suis entourée. Première, par les membres du comité Miss Universe Guadeloupe dirigée par monsieur George Nandan, que je remercie encore pour la confiance qu’ils me donnent. J’ai également ma propre équipe qui m’accompagne depuis les précédents concours auxquels j’ai participé. Il y a beaucoup de monde, je ne saurais les citer tous de peur de les oublier. Tout cela pour dire que j’ai du monde à mes côtés pour ce nouveau défi. J’ai des petits soldats derrière moi qui m’apportent leur amour. Je reçois une dose d’amour tous les jours à travers leurs encouragements. L’équipe se consolide au fur et à mesure, ça me rassure, surtout que la majorité des membres sont Guadeloupéens. Qui plus est, à travers ma participation, j’aimerais mettre en avant le maximum de talents Guadeloupéens. Vous qui lirez ou regarderez l’interview, les candidatures sont lancées si vous souhaitez apporter votre contribution. Envoyez un message au Comité ou moi et on serait ravi de savoir ce que vous nous apporterez.   

Ophély Mézino à la conquête du Monde. Crédit photo Emrick LEANDRE ( ELMS Photography).

Miss Universe est un concours très compétitif, très orienté vers les causes sociales, les prises de parole. Quel message veux-tu défendre ? 

Ophély Mézino : Le message que j’aimerais faire passer lors du concours est celui d’une femme qui a vécu des moments difficiles ces dernières années. J’ai essayé d’être la meilleure version de moi-même à l’âge de vingt ans. Je pensais que j’avais réussi mais j’ai été brisée par un homme en qui j’avais confiance mais qui était malintentionné qui m’a fait du mal. Il y a encore quelques années voire quelques mois je voulais tout arrêter. Aujourd’hui, je suis de retour. Durant cette période, je me posais énormément de questions, ma confiance était au plus bas. J’étais presque perdue Je voulais arrêter la chose qui me faisait le plus vibrer : le monde du mannequinat mais aussi la création de contenus sur les réseaux sociaux. Pour faire mon retour, j’ai dû me concentrer sur moi à 100% afin de revenir à mon plein potentiel pour être capable de partager des messages forts.  

Mon autre message va aux femmes et j’ai envie de leur dire, pensez à vous, j’ai souvent fait cette erreur de penser aux autres avant de penser à moi et ce n’est pas égoïste que de le faire. Prenez soin de vous, de votre santé mentale, ne craignez pas de dire non en posant vos limites. Néanmoins, ne vous posez aucune limite dans ce que vous voulez réaliser. Rien n’est impossible. Jamais je n’aurais pensé porter cette écharpe. Sans doute l’ai-je manifestée qu’aujourd’hui, je l’ai. Même si les épreuves sont dures ne lâchez rien. Face aux difficultés que j’ai vécues, je suis une femme beaucoup plus confiante, plus mature. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, mes rêves ne se sont pas évaporés quelque part. J’aurais aimé que tout le monde s’attelle à réaliser ses rêves parce que rien n’est impossible. Pour y arriver, il faut juste mettre son énergie au bon endroit. Continuez donc à croire en vous et en vos capacités. Puis, ce n’est pas parce que l’on vient d’un petit territoire que l’on ne peut pas avoir de grandes ambitions. Nos sportifs qui brillent au national comme à l’international en sont la preuve. Ils vont loin dans leurs objectifs et nous devrions suivre leur exemple. En tant que Guadeloupéens, on ne doit rien abandonner car nous sommes des guerriers et des guerrières.  

Comment pourrons-nous suivre cette compétition et où aura t-elle lieu ? 

Ophély Mézino : Vous pourrez suivre mon aventure du 1er au 21 novembre en Thaïlande. Il y aura une le preliminary show, qui consiste à une compétition préliminaire où on défile en maillot de bain, robe de soirée et tenue de ville et en costume national. Ce sera diffusé soit sur les réseaux sociaux de Miss Universe soit à la télévision. Pour la finale, en général, elle est diffusée en France sur Paris Première. J’espère que les chaînes locales pourront diffuser les images. Sinon, durant toute l’aventure, je vous invite à me suivre sur les réseaux sociaux de Miss Universe Guadeloupe ou les miens pour découvrir toutes les coulisses. Rajoutez-nous donc sur les plateformes car on se retrouvera en direct le 21 novembre pour savoir si je vais aller jusqu’au bout de cette aventure.  

En dehors des podiums et des projecteurs, est-ce qu’Ophély Mézino a des passions ?  

Ophély Mézino : Oh oui. Le problème est que j’aime trop de choses et je ne peux pas en parler car ce sera long (rires). Je suis une grande fan de sport. Je peux regarder du  

curling au judo et même du bobsleigh. J’ai aussi été athlète. Durant ma jeunesse, j’ai fait de l’athlétisme, du handball et même de l’équitation. Mon compagnon fait également du foot américain, nous sommes tous les deux des passionnés de sport. Je peux passer des heures devant la télé juste pour regarder du sport et j’aime bien assister à des matchs.  

Une anecdote, devant les Jeux Olympiques de Paris, je pleurais de joie à chaque fois qu’un sportif Guadeloupéen obtenait une médaille. Plus tard, si j’avais une reconversion professionnelle, je me verrais bien commenter des compétitions sportives. Je crois que le sport est ma première passion même avant le mannequinat, la mode et tout le reste.  

D’accord, que dirais-tu aux jeunes qui souhaitent suivre un parcours dans le mannequinat, la mode ou à des concours de beauté ? 

Ophély Mézino : Le message que je souhaiterais passer aux jeunes qui veulent devenir soit mannequins ou soit faire des concours de beauté, est le suivant. Comme je le disais, les deux domaines semblent similaires, c’est possible. Il peut y avoir des ponts entre eux. Cependant, il faut bien réfléchir à si vous désirez être soit l’un soit l’autre ou les deux. Pour accéder à la branche de votre choix, il y a des castings soit pour le mannequinat soit pour celui des Miss. En ce qui concerne la mode, je vous conseillerais de partir vers la France Hexagonale si vous avez besoin de rentrer dans des grandes agences internationales car Paris, capitale de la mode. Avant de candidater, faites attention aux critères demandés. C’est un milieu sélectif. Si vous êtes un homme mesurant moins d’1m83 ce sera difficile de défiler pour la haute couture, même cas de figure pour les femmes de moins d’1m78. Ciblez bien où vous voulez aller. Pour ce qui est de l’élection des Miss, n’hésitez pas à candidater lorsque les castings se font. Pour ce faire, regardez les réseaux sociaux des différents comités et allez-y, foncez ! C’est l’expérience d’une vie. Ayez surtout en tête que ces deux domaines sont beaux en extérieur, la beauté, le rêve, les belles robes, le résultat mais ils restent des entreprises humaines qui ont une image de marque et qui collaborent avec des marquent. Miss Guadeloupe, Miss France et même Miss Universe Guadeloupe ce sont des sociétés et ce n’est pas de l’amusement. Après, si vous êtes passionné(es) que c’est fait pour vous et  

même si vous n’êtes pas sûr, lancez-vous. Qui sait, peut-être que votre vie changera. Vous vous découvrirez mais ayez toujours conscience que ce ne sont pas des métiers faciles.  

Peux-tu nous rappeler tes réseaux sociaux où  pouvons-nous suivre ton actualité ?  

Ophély Mézino : vous pouvez me suivre sur mon Instagram ophelymezinooff ou sur Facebook Ophély Mézino. Ainsi que sur les pages de Miss Universe Guadeloupe.  

Ophély Mézino merci.  

Ophély Mézino : Merci beaucoup pour le temps que vous m’avez accordé.  

Ophély Mezino ambassadrice de la Guadeloupe au concours Miss Univers 2025

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