Radars 2026 : quand l’IA devient votre co-pilote… et votre juge

Photo : Géraldine Gaudy / L'argus

Dès 2026, les radars français changeront de visage : dopés à l’intelligence artificielle, capables de traquer bien plus que la vitesse, ils s’apprêtent à devenir de véritables co-pilotes… punitifs. Téléphone au volant, ceinture, distances de sécurité, voies réservées : ces nouveaux dispositifs promettent une surveillance ultra-précise qui pourrait transformer durablement la conduite, et diviser les automobilistes.

Fini le temps où franchir un feu, téléphoner ou oublier sa ceinture devant un radar passait inaperçu. À partir de 2026, plusieurs centaines de radars tourelles Mesta Fusion 2 seront reprogrammés, et 1 100 nouveaux dispositifs s’ajouteront d’ici 2028. Leur mission : analyser en temps réel le comportement des conducteurs grâce à des algorithmes d’IA associés à une vidéo ultra-HD. Ces radars seront capables de détecter plusieurs infractions simultanément — excès de vitesse, téléphone en main, absence de ceinture… En guise d’exemple, lors d’une phase de test au Royaume-Uni, plus de 300 infractions ont été relevées en seulement 72 heures.

Et l’addition promet d’être salée. Chacune des nouvelles infractions ciblées (téléphone, ceinture, distance de sécurité) sera sanctionnée par une amende de 135 € et un retrait de trois points. Le vrai danger, c’est le cumul : un conducteur pris pour les trois manquements en même temps s’expose à 405 € d’amende et huit points envolés d’un coup. Pour un jeune conducteur en période probatoire, il suffira de deux infractions simultanées… pour perdre son permis.

Radars nouvelle génération, l’IA va traquer vitesse, distances, ceinture et téléphone au volant

Des radars plus intelligents… et plus intrusifs

Les industriels du secteur – dont le français Idemia – dévoilent désormais des radars aux performances nettement renforcées. Le Mesta Fusion 2, fer de lance de cette nouvelle génération, embarque un capteur de 36 mégapixels et un radar Doppler capable de suivre les véhicules en 3D. À terme, ces dispositifs pourraient détecter bien plus que la vitesse : stops non respectés, absence de casque, trajectoires interdites, circulation dans les voies de bus… tout pourrait être automatiquement relevé. Le gouvernement prépare également l’arrivée de radars multitronçons, chargés de calculer la vitesse moyenne sur de longues distances, ainsi que le possible retour du flash visible sur certains modèles.

Cette transformation s’inscrit dans le projet de loi de finances 2025, qui consacre 46,3 millions d’euros à la modernisation du parc. L’enveloppe servira à renouveler les équipements, acquérir de nouveaux véhicules-radars mobiles et renforcer l’entretien des installations régulièrement vandalisées. L’objectif est assumé : augmenter le « taux de transformation » des flashs en amendes réelles et corriger les limites de la surveillance humaine.

L’époque des « petits écarts » tolérés touche ainsi à sa fin. Avec ces radars intelligents et omniprésents, l’État entend faire respecter le Code de la route au millimètre. Dès 2026, chaque conducteur devra composer avec un œil électronique inlassable, capable de relever la moindre négligence. Un tournant technologique majeur, qui promet de redéfinir la conduite… sous peine de sanctions salées.

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