L’une des voix les plus mythiques de la musique antillaise ne sera plus audible. Jean-Paul Albin dit Paulo Albin, chanteur et crooner qui a évolué au sein de la formation La Perfecta s’est éteint à l’âge de 78 ans. Durant sa longue carrière débutée au début des années 1970, il a marqué plusieurs générations d’antillo-guyanais et même au delà, par sa voix de velours qui a fait trembler le coeur des fans mais surtout des femmes.
Sa voix était reconnaissable parmi toutes celles qui ont bercé de mélodies plusieurs générations de Martiniquais et pas que. Jean-Paul Albin dit Paulo Albin chanteur charismatique à la tête de la formation La Perfecta s’est éteint à l’âge de 78 ans. Le chanteur était hospitalisé depuis plusieurs jours au CHU de la Martinique dans un état inquiétant. Il a donc rejoint la divinité entouré de ses proches.
Au début des années 1970, Paulo Albin avait rejoint un jeune groupe nommé La Perfecta, dont le nom est inspiré de la formation d’Eddy Palméri « Combinacion Perfecta ». Bien qu’ils étaient été plus d’une centaine à avoir fait leurs premiers pas de musiciens au sein de La Perfecta, le groupe était à l’origine composé de Marcel Ravenet et Paulo Albin au chant, Georges Palin, Paul Petit-Frére aux percussions, Alex Cayol au piano, Jojo Tayalay à la basse, Fred Norbert à la guitare, Daniel Ravaud, Ti Gus Nodin aux trompettes, Marcel Cantelly au saxophone.
Leur premier concert fut donné lors d’un match de football entre la Martinique et l’île de Trinidad, pour le grand bal de la Gauloise à Trinité. Dès lors, le succès est grandissant, le groupe enregistre plusieurs albums studios devenus populaires aux Antilles-Guyane et est amené à se produire à l’étranger et les grandes villes de l’Hexagone. Si La Perfecta est devenu ce groupe qui a traversé les époques, c’est en partie grâce au timbre de voix inimitable et chaud de Paulo Albin. D’ailleurs, en 1981, le chanteur lançait son premier album solo avec le soutien d’Emmanuel Granier. Le titre Vagabond allait propulser encore un peu plus sa carrière.
Face au succès, aux rythmes infernaux des tournées et des dissensions entre ses membres, La Perfecta entre en sommeil en 1982 et ce pour plusieurs décennies Après des années de silence, et quelques soubresauts en 1984, 1990 et 1998, l’orchestre est reparti en 2002 avec sa vieille garde du socle 1970-1978 assorti d’un apport de jeunes musiciens aficionados (soufflants, chanteur, percussionniste) qui se sont vite adaptés au style du groupe.
Le groupe connait un regain de popularité cette fois nationale quand leur chanson La Divinité (1979) fait office de génériques de début et de fin du long métrage de Lucien Jean-Baptiste La Première Étoile sorti sur les grands écrans en 2009.
En 2011 le groupe, fête ses 40 ans de scène à l’Atrium, et un dernier opus qui retrace les meilleurs morceaux qui ont forgé cette légende.
Fin 2015, La Perfecta voit les départs de Paulo Albin, qui était revenu pourtant en 2007 et remplacé par Thierry Saint-Honoré, ainsi que les musiciens Tintin Laplume (batterie) et Vico Charlemagne (basse), remplacés par les frères Zebina (Axel à la batterie et Yoan à la Basse). La même année, soit en 2015, Paulo Albin créé Paulo Albin All Stars avant de revenir une dernière fois au tournant des années 2020.
À la fois crooner et ambianceur, Paulo Albin bénéficiait d’une forte reconnaissance dans le milieu musical antillais. Il a inspiré de nombreux chanteurs antillos-guyanais. Sa relation tumultueuse avec la Perfecta est faite de multiples séparations et de réconciliations. Comme il le disait lui-même : Paulo Albin c’est la Perfecta et la Perfecta c’est Paulo Albin.
Mis à part la musique, Paulo Albin était aussi un enseignant remarquable qui a mis les pieds dans la politique, où il a été adjoint au maire du Robert aux côtés d’Alfred Monthieux.