En Inde et dans l’ensemble de la diaspora, on célèbre la divali. C’est la plus importante fête en Inde. À cette occasion, on célèbre la victoire de la lumière sur les ténèbres, de la connaissance sur l’ignorance, et du bien sur le mal. Même dans notre territoires, en Guadeloupe, Martinique et surtout sur l’île de La Réunion, les festivités de la divali ou dipavali vont bon train. Elles vont durer 5 jours et sont caractérisées par la présence de brillantes lumières, l’utilisation d’encens et les bons repas, surtout les sucreries. Présentation de cette autre culture des Outremers.
S’il y a bien une fête en Inde qui est particulièrement célébrée et surtout appréciée de tous, c’est la Divali ou Dipavali ou encore la Diwali. C’est le moment d’éclairer les endroits sombres dans un foyer et aussi dans les âmes pour assurer la victoire du bien sur le mal. On utilise les sons des tambours et des pétards pour chasser les zones d’ombre.
Le mot Diwali dont le nom dérive du sanskrit dipavali, qui signifie « rangée de lumières », est connue pour ses lampes d’argile au feu vif que les fidèles alignent devant leur maison.
Avant la fête, les maisons doivent être nettoyées et retapées. Les foyers et les rues sont décorés avec les lampes à l’huile pour guider Lakshmi, la déesse de la richesse et de la chance, au sein des maisons.
Les vêtements sont neufs et c’est un moment de prière et de méditation.
Selon le National Geographic, les dates de cette fête sont calées sur le calendrier lunaire hindou, dans lequel un mois équivaut à une période orbitale de la Lune. Divali débute juste avant l’arrivée de la nouvelle Lune entre les mois hindous d’Asvina et de Kartika, qui correspondent généralement aux mois d’octobre et de novembre du calendrier grégorien. En 2022, les cinq jours de Divali ont débuté le 22 octobre dernier et la journée la plus importante a lieu ce lundi 24 octobre.
Cependant comme le rappel le National Geographic, la divali est avant tout une fête religieuse importante pour les hindouistes mais également pour les jaïnistes, les sikhs et les bouddhistes. Elle est célébrée à si grande échelle que les récits expliquant son origine varient. Toutefois, si chaque religion a son propre récit traditionnel pour expliquer cette fête, chacune de ces histoires raconte en définitive la victoire du bien sur le mal.
Dans l’hindouisme, qui serait la plus ancienne religion du monde à être encore pratiquée (elle remonterait au deuxième millénaire avant notre ère), il existe plusieurs versions des origines de Divali qui varient selon l’endroit et la communauté où l’on se trouve. Ces versions ont toutefois ceci de commun qu’elles sont des récits épiques racontant la victoire d’hommes considérés comme des incarnations de Vishnou, dieu responsable de la persévération de l’Univers en lui-même et dont le rôle est de rétablir l’équilibre entre bien et mal en période de troubles.
Dans le nord de l’Inde, Divali sert à commémorer le retour triomphal du prince Rama dans la ville d’Ayodhya après quatorze années d’exil. Cet exil est le résultat d’un complot de sa belle-mère malfaisante. Le prince Rama est revenu après avoir héroïquement secouru sa femme Sita, une incarnation de la déesse Lakshmi, qui avait été enlevée par son rival, le roi Ravana.
En revanche, dans le sud de l’Inde, Divali permet de commémorer la victoire du dieu Krishna sur le démon Narakasura qui avait emprisonné 16 000 femmes dans son palais et infligeait de rudes sévices à tout sujet osant s’élever contre lui. Dans l’ouest de l’Inde, la fête est l’occasion de célébrer le bannissement du roi Bali, dont le pouvoir immense était devenu une menace pour les dieux, par Vishnou, qui l’envoya aux Enfers.
Sikhisme, jaïnisme et bouddhisme, trois religions minoritaires en Inde, ont chacune leurs propres légendes en ce qui concerne Divali. Pour les sikhs, dont la religion apparue à la fin du 15e siècle était à l’origine un mouvement propre à l’hindouisme particulièrement dévoué à Vishnou, Divali sert à commémorer la libération d’Hargobind, gourou du 17e siècle, après avoir été emprisonné douze ans par l’empereur moghol Jahangir.
Pour les jaïnistes, dont la religion a été fondée au milieu du premier siècle avant notre ère et qui partagent de nombreuses croyances avec les hindouistes, Divali représente le jour où Mahavira, dernier des grands maîtres du jaïnisme, a atteint le nirvana.
Enfin, pour les bouddhistes, dont la religion a émergé à la fin du 6e siècle avant notre ère, censément en réaction à l’hindouisme, Divali est l’occasion de fêter le jour où Ashoka, empereur hindou du 3e siècle avant notre ère, s’est converti au bouddhisme.
En plus de ces légendes, Divali est aussi l’occasion de célébrer la déesse hindoue de la prospérité et de la chance, Lakshmi. Dans l’Inde agraire, Divali coïncidait avec la dernière récolte avant l’hiver ; on adressait alors ses prières à Lakshmi pour conjurer la malchance. De nos jours, pour les entreprises indiennes, Divali est le premier jour de la nouvelle année financière.
Observée par plus d’un milliard de personnes de toutes confessions, cette fête toute en lumière s’étalant sur cinq jours est synonyme de prière, de festins, de feux d’artifices et, pour certains, de nouvelle année cependant, de même que les légendes entourant Divali varient selon les régions, les rituels diffèrent selon l’endroit où l’on se trouve. Toutefois, s’il y a bien des choses que l’on retrouve quasiment partout, ce sont l’abondance de confiseries, les réunions de famille et l’illumination de lampes d’argile symbolisant la lumière intérieure qui protège chaque foyer des ténèbres spirituelles. Chacun des cinq jours de Divali comporte sa propre signification
D’ailleurs, le déroulement des célébrations, c’est une nouvelle fois le National Geographic qui apporte des précisions.
Le premier jour, on prie la déesse Lakshmi, on prépare des confiseries et on nettoie sa maison que l’on décore le lendemain de lampes et de rangolis, des œuvres que l’on trace au sol à l’aide de sable, de poudre, de riz ou de pétales de fleurs colorés.
Le troisième jour de Divali est le plus important : on se rend en général au temple pour honorer Lakhsmi, puis on rejoint des amis et de la famille pour un banquet et un spectacle de feux d’artifice. On en profite pour illuminer les lampes installées la veille.
Pour la plupart des fidèles, le quatrième jour marque le début de la nouvelle année. C’est à ce moment qu’on s’offre des cadeaux et qu’on s’adresse des vœux. Enfin, le cinquième jour sert généralement à honorer ses frères et sœurs. qui prient pour leurs frères et leur appliquent le tilak sur le front. En retour, ceux-ci leur offrent un cadeau.
Au fil des années, Divali est devenue la principale période de fête en Inde, au point de rivaliser avec Thanksgiving ou Noël. Les communautés d’Inde et de la diaspora indienne organisent de petites fêtes foraines. Les feux d’artifice forment un aspect majeur des célébrations, en particulier à New Delhi où ils sont souvent critiqués car ils entrainent des pics de pollution dans une ville déjà bien assez polluée. (La ville a interdit l’utilisation de pétards il y a quelques années pour atténuer ces effets néfastes).
Qu’importe la façon dont on célèbre cette fête, l’esprit de Divali est universel ; la foi selon laquelle la lumière finira par l’emporter sur les ténèbres.
Dans la diaspora, la Dipavali a également son importance dans la préservation des rites ancestraux qu’ils ont réussi à préserver. Même dans notre territoires, en Guadeloupe, Martinique et surtout sur l’île de La Réunion, les festivités dans les différentes communautés indiennes de la divali ou dipavali vont bon train.
Au Guyana et à Trinidad et Tobago, la fête de Diwali est une affaire nationale. Le lundi 13 novembre 2023 sera un jour férié pour la célébration de cette fête. La moitié des habitants des deux pays sont originaires d’Inde.
Chaque année au Guyana, le centre Hindou Dharmi Sabha organise un défilé de chars illuminés. Le spectacle attire les foules.