La Guyane-Française trône au sommet du triste palmarès des Départements les plus violents de France. Pourtant des hommes et des femmes de loi, se dévouent chaque jour pour que la situation reste sous contrôle mais parfois, leur vie peut-être menacée. C’est le cas d’un substitut du procureur spécialisé dans le secteur de la criminalité organisée. L’homme a été récemment été exfiltré hors du territoire car il a été menacé de mort par une bande criminelle brésilienne qui mène ses activités des deux côtés de la frontière.
La Guyane-Française est le plus grand territoire français dans les Outremers. Ballotté par les problèmes sociaux, économiques et sécuritaires. L’un des plus grands problèmes reste évidemment la question de l’orpaillage clandestin qui entraine des troubles sécuritaires puisque derrière ces extractions se cachent de véritables groupes criminels surinamiens ou brésiliens qui n’ont pas peur d’affronter avec violence les gendarmes et même les soldats de la Légion étrangère.
L’autre business de ces mêmes bandes c’est le trafic de cocaïne, business lucratif qui tente de plus en plus de personnes souvent des jeunes hommes mais surtout des jeunes femmes sans emploi ou des jeunes immigrés sans argent, originaires des pays limitrophes. Appâtées par les rabatteurs membres de ces groupes criminels par la perspective d’une semaine de vacances tous frais payés dans un hôtel de standing et rétribuées de 1 000 à 7 000 euros selon l’origine du départ pour rapporter de « petites » quantités (de 3 à 5 kilogrammes), beaucoup n’hésitent pas à tenter la traverser transatlantique. Ce phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur. Si l’usage de mule est en augmentation c’est sans doute dû au fait que le chômage est endémique sur le territoire français d’Amérique. Il y a tellement de mules au départ de Cayenne, que l’aéroport Félix Eboué est devenu l’un des plus surveillés de France. Douane, Police Nationale, Gendarmerie, Police aux Frontières, tous fouillent minutieusement chaque vol à destination de Paris. Pourtant, cela ne freine pas les trafiquants.
Un commerce qui entraine lui aussi des violences. Rien que pour l’année 2023, la juridiction révélait alors le chiffre record de 59 homicides et 255 tentatives d’homicides au cours de l’année. C’est bien plus que le précédent « record », déjà battu en 2022, avec 47. Une violence dû à la présence massive d’armes qui entrent sur le territoire via les mêmes filières illégales de cocaïne et de clandestins. Lors de notre dernier article sur les taux d’homicides en Outremer, on évoquait que la Guyane, avait des taux d’homicides 10 fois supérieurs à la moyenne nationale. C’est aussi elle qui se retrouve en tête du classement avec un taux moyen annuel de victimes pour 100 000 habitants, hors cadre familial, de 10,6 pour les homicides et de 42,4 pour les tentatives d’homicide.
Des chiffres qui placent la Guyane-Français au sommet du triste palmarès des Départements les plus violents de France. Pourtant des hommes et des femmes de loi, se dévouent chaque jour pour que la situation reste sous contrôle mais parfois, leur vie peut-être menacée. C’est le cas d’un substitut du procureur spécialisé dans le secteur de la criminalité organisée. L’homme a été récemment été exfiltré hors du territoire car il a été menacé de mort par une bande armée brésilienne qui mène ses activités des deux côtés de la frontière.
L’homme était sans doute sur une très grosse enquête mais selon nos confrères de France-Guyane, les menaces de mort ont été jugées suffisamment sérieuses pour justifier une telle action. Selon les journalistes guyanais, ces menaces venaient du milieu dans lequel le magistrat était spécialisé, celui du crime organisé, plus particulièrement les factions brésiliennes qui opèrent aussi bien dans leur pays qu’en Guyane. C’est loin d’être une plaisanterie, nos confrères affirment que trois différentes sources au sein du Parquet ont confirmé l’information. L’homme de loi a bien quitté la région.
Pour l’heure, nul ne sait si ce départ précipité est temporaire ou s’il est définitif. Les décisionnaires se donnent le temps de juger si la sécurité du substitut est à risque sur le long terme ou non. S’il revient, il est clair qu’il sera sous protection policière H24.
La visite prochaine du président Emmanuel en Guyane puis au Brésil est attendue par les membres du corps de Justice qui veulent faire avancer certaines discussions ( extraditions, coopération judiciaire etc) avec le pays frontalier, d’où une grande partie de la criminalité du territoire est importée.