La cassave ce patrimoine caribéen devenu mondial

Hum ! La cassave, ce petit pain 100% à base de manioc incarne l’âme de la Caraïbe. Consommée depuis les temps éloignés où les Amérindiens peuplaient ces terres d’Amérique, elle est bien plus qu’un aliment. C’est l’identité de ces peuples aujourd’hui métissés. Des Bahamas au Venezuela en passant par le sud du Mexique et l’Amazonie, ils ne jurent tous que par elle. Patrimoine culinaire de toute une région, elle est désormais un patrimoine immatériel mondial car oui, la Kassav est inscrite à l’Unesco depuis le 4 décembre.

Allez faire des vacances dans la Caraïbe, peu importe le pays, et ne pas manger de la kassav ( cassave) nature, sucrée ou salée est une bien grosse erreur. Ce petite galette traditionnelle à base de manioc est consommée depuis des milliers d’années dans cette région des Amériques au point de devenir l’identité des différents peuples qui ont décidé de s’y établir de gré ou de force. Oui, la cassave est sans doute l’un des aliments les plus vieux au Monde. Les premiers à l’avoir développer furent évidemment les peuples amérindiens ( Taïnos, Kalinas etc), peuples originels de ces terres ballotées par les aléas de la colonisation. Elle a su traverser les siècles pour devenir LE symbole culinaire de la région.

Depuis leur arrivée en Amérique, les Européens ont été attirés par le manioc, mais lorsqu’ils l’ont goûté, leur première réaction a été méprisante, pour eux c’était comme manger de la sciure de bois« , explique à l’AFP Gabriel Atiles Bido, membre de l’Académie dominicaine de gastronomie. Plus tard, lorsqu’ils se sont rendu compte que conserver le pain à base de blé était impossible sur l’île, ils se sont tournés vers le manioc. « C’est ainsi qu’est né le premier dicton du Nouveau Monde : faute de pain, le manioc« , ajoute-t-il.

En effet, ce petit pain d’apparence ordinaire, connu pour sa texture légère et son goût délicatement sucré, incarne l’identité commune de ces pays peu importe leur langue ou leur statut politique. Des Bahamas au Venezuela en passant par le sud du Mexique et le Panama, voire même jusqu’au coeur de l’Amazonie, ils ne jurent que par elle. Ce met emblématique ravit les papilles des locaux et ce qu’ils soient amérindiens, afrodescendants ou d’origine européenne et asiatique ( Inde). Patrimoine culinaire commun, savoir-faire ancestral et traditionnel qui unit, elle est désormais un patrimoine immatériel mondial, car oui, la kassav ( cassave) est inscrite depuis le 4 décembre au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco.

Photo de galettes cassave en cuisson. Source : internet.

La proposition présentée par la République Dominicaine, Cuba, Haïti, le Honduras et le Venezuela a été approuvée lors de la dix-neuvième session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel qui s’est tenu à Asunción, République du Paraguay, du lundi 2 au vendredi 6 décembre 2024. Selon l’organisation internationale, la cassave reflète un héritage autochtone et africain transmis de manière informelle dans les foyers et formellement dans les écoles ; Il promeut des valeurs telles que la tolérance, le respect mutuel et l’unité, et contribue à la sécurité alimentaire et à la subsistance économique de milliers de familles. La décision souligne également le rôle de la  cassave dans la préservation de la paix et du dialogue entre les communautés, outre son importance en tant que référence identitaire culturelle dans la région.

La Kassav est appréciée pour sa simplicité et sa polyvalence. Que ce soit au petit-déjeuner, en accompagnement d’un plat principal ou en dessert, elle s’adapte à toutes les occasions. Sa texture croustillante et son goût subtilement sucré en font une option de choix pour ceux qui recherchent une alternative sans gluten ou une pause gourmande légère. Son inscription au Patrimoine Immatériel de l’Humanité témoigne de son importance dans la vie quotidienne et les célébrations communautaires des peuples caribéens. Ce processus a également mis en lumière les pratiques agricoles et les savoir-faire artisanaux liés à la culture du manioc, un aliment de base pour de nombreuses familles de la région.

Le manioc le tubercule à la base de la kassav. Photo internet

La préparation de la Kassav est un processus artisanal qui nécessite savoir-faire et patience. Avant d’obtenir la galette que nous connaissons et apprécions, il y a le manioc, plante tropicale riche en glucides, à la base de la cassave. Son processus de transformation est minutieux. Après la récolte, les tubercules de manioc sont lavés, râpés et pressés pour extraire le maximum de suc et d’eau. Une fois le manioc bien déshydraté et mélangé avec du sel, la farine obtenue est étalée sur une platine chauffée, donnant ainsi naissance à la cassave.

La kassav est si répandue dans notre zone géographique, qu’un certain groupe de musique, créateur du zouk, dernier style musical du XXe siècle a décidé de prendre le nom de ce pain identitaire. Vous l’aurez compris, il s’agit du groupe Kassav’.

Préparation
10 étapes sont nécessaires pour réaliser sa kassav :  
1) Épluchez les maniocs (bien-sûr vous les aurez au préalable lavés) 
2) Râpez et mettez dans de l’eau 
3) Pressez à l’aide d’un torchon pour retirer toute l’eau  
4) Versez la pâte dans un récipient et laissez reposer une journée. La pâte blanche retombée au fond du récipient, nommée “moussache”, est ce que nous allons utiliser.  
5) Récupérez la moussache et pressez la de-nouveau.  
6) Laissez sécher et tamisez. La moussache sera alors sous forme de farine   
7) Étalez en forme de galette sur une platine ou une poêle bien chaude  
8) Mettez-y la garniture souhaitée (confitures, œufs, fromage…) 
9) Formez une autre galette de moussache par-dessus  
10 Laissez cuire chaque face environ 5 min  

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