Claude Jean-Pierre, surnommé Klodo, c’est ce retraité guadeloupéen victime d’un contrôle routier violent mené par la gendarmerie de Deshaies, en Guadeloupe. Contre toute attente, il est décédé des suites de graves blessures subies lors de ce contrôle. Plus de trois ans après les faits, tout semble être au point mort. Quelle est la situation actuelle de la procédure ? Fatia, la fille de Claude Jean-Pierre, et son compagnon Christophe nous expliquent leur lutte pour obtenir justice.
Connaîtrons nous un jour, le fin mot de cette sordide affaire ? C’est en tout cas l’espoir de la famille de Claude Jean-Pierre, ce retraité décédé dans d’étranges circonstances en décembre dernier, suite à un contrôle de gendarmerie sur le territoire de sa commune, Deshaie en Guadeloupe. L’homme rentrait chez lui après avoir passé du temps avec des amis quand une patrouille de deux gendarmes l’a intercepté dans le bourg de la commune balnéaire du nord-Basse-Terre.
Depuis plus de trois ans, aidés par leurs avocats constitués en collectif, sa fille Fatia et Christophe son gendre, mènent un combat pour la vérité afin que la justice soit faite et qu’enfin, ils puissent faire leur deuil. Un combat difficile mais noble face à un système habitué d’enterrer les dossiers de violence commise par des forces de l’ordre principalement issus du corps de la gendarmerie.
Vous qui lisez cet article, serez sans doute étonnés de l’apprendre mais en Guadeloupe contrairement à ce que l’on pense, la question des violences policières est loin d’être un fait rare, il est même habituel mais les affaires s’enchaînent, se ressemblent et finissent par tomber dans l’oubli et les fautifs, ne sont jamais condamnés. Après, il est vrai que l’archipel est à l’image de la France et dans notre pays, en général, ceux et celles qui portent l’uniforme et qui commettent des violences sont rarement suspendus et condamnés. Les affaires trainent sur la longueur et les auteurs de ces crimes continuent à travailler en toute impunité après avoir été tout simplement déplacés dans une autre région. Quelques affaires ont fait grand bruit, certains conduisant à des manifestations d’ampleur voire des émeutes. On pense aux affaires Zyed et Bouna en 2005,Lamine Dieng en 2007. Plus récemment ce sont les morts de Liu Shaoyao, El Yamni, Bah, Gaye Camara, Elabdani, Mederres, Gomes, Dramé, Legay, Kébé ,Kameni, Touat, Laronze, Rousseau Sissoko et Cédric Chouviat. Puis, il y a eu l’affaire Nordine, un homme âgé à l’époque de 37 ans qui a été blessé grièvement par un tir émanant de trois policiers de la BAC et qui ne portaient aucun insigne distinctif. Ce sont bien les médiatiques affaires Adama Traoré et les interpellations violentes de Théo Luhaka ainsi que celle de Michel Zecler , (ce producteur de musique d’origine martiniquaise qui a été véritablement agressé par la police dans son immeuble, le motif de l’arrestation fut celui du non port du masque alors qu’il rentrait dans les locaux de son studio de musique.)
Cependant, c’est bien la violente répression du mouvement Gilets Jaunes entre 2018 et le début de l’année 2020, qui a mise en lumière ces problèmes. Manifestants éborgnés ou amputés dû aux usages excessifs des flashballs, des grenades de désencerclement de type GLIF-4, au passage des armes proscrites ailleurs en Europe, car considérées par certains fabricants d’armes justement comme des armes de guerre, pourtant en France, elles sont encore utilisées sur le terrain.
En Guadeloupe, si on replonge dans l’histoire, nous pouvons citer, la brutale répression de Mè 67 dont le bilan humain fut dramatique et la blessure est jusqu’à présent béante et les familles des victimes jamais indemnisées. Autre affaire, celle du lycéen Charles-Henri Salin, assassiné par un gendarme alors qu’il sortait du cinéma Rex. Une affaire qui n’a jamais été résolue puisque le gendarme Maas (c’est son nom), coupable de ce crime, a été dans un premier temps acquitté avant d’être déclaré coupable d’avoir « provoqué la mort sans intention de la donner ». Cependant, toujours selon le Tribunal, il aurait eu « un motif légitime». Il fut même décoré pour ses états de service. Autre affaire, plus récente celle-là, en 2017, à Trois-Rivières, commune du Sud Basse-Terre, un père de famille appelle les secours pour son fils, Didier Assor, un schizophrène. Au final, ce dernier est abattu par les hommes du RAID. Résultat huit balles tirées, une famille endeuillée qui a porté plainte contre l’usage excessif de la force et un système judiciaire toujours silencieux, même huit ans après les faits.
Enfin, en décembre 2020, il y a eu la mort Claude Jean-Pierre, suite à un contrôle de gendarmerie opéré le 21 novembre 2020 sur le territoire de la commune de Deshaies. Cependant, Klodo n’est pas l’unique affaire récente puisque le 9 janvier 2024, Rony Cély, un homme de 39 ans connu pour être un schizophrène est abattu par un gendarme chez son père à Goyave. L’homme vraisemblablement en crise ce jour-là n’était pas connu pour des actes de violence. Là encore la question de l’usage excessif de la force peut être questionné.
Bientôt quatre ans que l’affaire Klodo a été dévoilée et malgré la pression médiatique engagée par la famille, la justice semble prendre du temps. Les gendarmes incriminés sont quant à eux toujours en poste. Certes, ils ne sont plus en Guadeloupe mais ils continuent d’exercer. De passage en Guadeloupe, Fatia et Christophe, nous ont fait le point sur les avancées ou les raisons de cette stagnation.
Bonjour Fatia et Christophe, c’est toujours un plaisir de vous donner la parole sur The Link Fwi. Si aujourd’hui, nous sommes ensemble c’est pour faire le point sur l’affaire qui vous concerne depuis bientôt quatre ans. Elle concerne la mort tragique de votre et votre beau-père suite à un contrôle de gendarmerie à Deshaie. Mais pouvez-vous revenir sur l’affaire justement, qu’est-il arrivé à Klodo ce jour-là ?
Fatia : Bonjour, c’est toujours un plaisir de pouvoir échanger avec vous parce que c’est vrai que depuis 2020 vous êtes à nos côtés depuis 2020, chaque fois, vous tenez à nous demander des nouvelles, à connaître l’évolution de notre dossier donc aujourd’hui on est de passages en Guadeloupe et il nous paraissait nécessaire voir même indispensable de toujours venir et parler sur votre média pour pouvoir vraiment tenir informer la population donc aujourd’hui nous sommes de passage parce que nous devions avoir une conférence de presse avec le collectif d’avocats. Cette conférence de presse s’est tenue le mardi 2 juillet dernier à la salle Rémy Nainsouta donc à partir de 10h plusieurs presses locales y compris vous étiez présents, étaient aussi présents quelques membres de notre famille. Lors de ce moment d’échange avec la presse et le public on a abordé les différents points sur lesquels on avait besoin d’éclaircissement et selon nous, la population avait aussi besoin d’éclaircissement. De plus, nous sommes venus ici, pour faire la promotion du film L’Etat Républinial. Au niveau de la procédure, je pense qu’on va rentrer plus dans les détails tout à l’heure. Elle avance tout doucement et on espère sincèrement qu’avec toutes les actions qu’on mène aujourd’hui et avec tous les nouveaux éléments qui sont rentrés dans le dossier, que l’on pourra avoir gain de cause.
Christophe : Pour répondre à la question qui était Klodo. Claude Jean-Pierre était le père de Fatia, qui a eu le malheur de rencontrer de croiser des gendarmes le 21 novembre 2020 dans la commune de Deshaies en Guadeloupe et en fait à la suite de ce qui devait être qu’un simple contrôle de gendarme, il s’est retrouvé à l’hôpital, au CHU avec deux vertèbres brisées une compression de la moelle épinière et il décédera de ses blessures une dizaine de jours. Le dit contrôle a été filmé par des vidéos de surveillance des caméras municipales. Les images ont été rendues publiques par le média LE MEDIA. Je pense que tout le monde a pu voir le déroulement du contrôle et la violence qu’a subi Claude et ses conséquences. Plus de trois ans après les faits, malgré des éléments d’indice que l’on considère comme graves et concordant devant permettre une mise en examen, on se rend compte que la justice ne fait toujours pas son travail il y a une lenteur qui est assez inexpliquée et inexplicable et donc on continue à communiquer à conscientiser autour de cette situation que l’on trouve inacceptable.
C’est vrai que dès que l’on évoque les rapports tendus entre la police ou la gendarmerie avec la population, nous sommes bien trop souvent taxés d’anti-flics, mais pour rassurer celles et ceux qui liront l’article et regarderont la vidéo, comment était Claude Jean-Pierre, était-il un anti-flic ? A t-il fait de la résistance ? Comment était-il dans le quotidien ? Etait-il violent ?
Christophe : A vrai dire, c’était un contrôle routier comme on en connait en Guadeloupe. La patrouille te demande de t’arrêter, de sortir les papiers du véhicule, souffler dans le ballon pour contrôler le taux d’alcoolémie. A la base, cela devait juste se présenter de la sorte. Aujourd’hui, on connait le résultat final. Pour répondre à la question, Claude n’était pas quelqu’un de violent, ce n’était pas quelqu’un moi je ne l’ai jamais vu s’embrouiller avec qui que ce soit. Effectivement il y a toujours aussi cette criminalisation des victimes peu importe la situation. On constate souvent, que l’Etat met en avant les refus d’obtempérer qui justement permettent aux forces de l’ordre l’usage de leur arme à feu à cause de cette fameuse loi l435-1 de la loi dite la “ Loi Cazeneuve” que l’on combat car on trouve assez inacceptable puisque selon nous, elle donne pratiquement permis de tuer aux forces de l’ordre puisque le principe de légitime défense est avancé à la moindre occasion et ce peu importe la situation. Je pense qu’il faut que l’on sorte de ces clichés avec des organes de presse qui ne sont pas toujours neutres, ils prennent clairement position pour la police ou la gendarmerie en mettant en parlant de légitime défense et veulent le faire intégrer comme chose normale auprès de la population. Dans une société comme la nôtre, il est dans notre droit de critiquer la parole publique quand elle doit l’être. Ce n’est pas parce que c’est de la parole publique provenant donc de l’Etat que, nous devons tout croire sans questionner ou douter. Si des choses doivent être mises en perspectives, qu’elles le soient. Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, internet, on peut tous vérifier les informations qui sont transmises, donc on a des idées reçues comme ça et on doit déconstruire ces choses-là et mettre les choses en évidence et aussi, je voudrais rappeler que derrière chaque victime c’est une famille qui souffre et des gens qui pleurent un être disparu
Fatia : Mon père a toujours été quelqu’un de très simple, quelqu’un d’aimant et d’aidant qui a à bout de bras élevé ses frères et sœurs avec son papa. En fait, comme le disait Christophe, quand bien même ça aurait été quelqu’un de violent ou de virulent, on a normalement des personnes dépositaires de l’ordre qui doivent être formées et qui ont une formation, elles doivent savoir utiliser la force de façon proportionnée à l’éventuelle attaque et on se rend bien compte sur les images de vidéosurveillance qu’il n’y a pas d’attaque de la part de mon père. Il est à bord de son véhicule, une jambe à l’extérieur. Je le reconnais tout à fait. C’est tout à fait sa personnalité d’homme tranquille que j’ai connu. Mon père était une personne qui aimait blaguer comme on dit qui aimait rigoler et je pense que ce jour-là, il a beaucoup discuté de tout et de rien avec ces deux gendarmes. Il a obtempéré puisque l’on voit clairement déjà qu’il s’est arrêté donc je ne comprends pas et je ne vois pas pourquoi, à un moment, on a tout ce déchaînement de violence qui va entraîner la mort de mon papa, douze jours plus tard.
Justement, ce jour-là que faisait-il avant de se faire contrôler et où allait-il ?
Fatia : Alors, ce jour du 21 novembre dans l’après-midi, il était parti très tôt le matin. Sa première activité c’était de passer voir une personne âgée à qui il tenait beaucoup et avec qui il prenait tous les matins le café. Cette personne habitait non loin de chez lui alors que ses enfants habitaient du côté de la Grande Terre et n’étaient pas souvent là donc mon papa tous les matins et ensemble ils parlaient autour d’un café. A la suite de ce rendez-vous quotidien, il a pris son véhicule pour aller chercher du poisson frais et éventuellement aider des amis qui auraient tel ou tel chantier. On le sait, chez nous, les gens sont attachés au coup de main, donc il a passé une petite matinée tranquille à voir des amis, la famille, et c’est en remontant donc chez lui aux alentours de 14h qu’il va croiser la route de ces deux gendarmes qui comme on le sait, vont lui demander de se garer sur le bas-côté ce qu il fera et je tiens à revenir sur une chose très importante parce que je rappelle que le procureur de la République, Xavier Sicot, tiendra une conférence de presse où, il va diaboliser mon père et son comportement jour-là en disant que mon père était alcoolisé et qu’il roulait à contresens or quand on connaît la ville de Deshaies il est impossible à l’endroit où mon père a été interpellé de rouler en contre-sens il est possible de le faire. Il n’y a pas de place pour que deux véhicules puissent rouler dans des directions opposées. Il n’y a qu’un sens de circulation. D’ailleurs, on le voit sur la vidéo de surveillance de la ville, la voiture de mon père arrive, les gendarmes le suivent, il se gare sur le bas-côté. Il s’arrête à bord de son véhicule, son repas du midi sur le siège d’à côté, il est diabétique donc il ne doit pas rater de repas. Il s’était arrêté dans un restaurant pour prendre un plat emporté et il rentrait tranquillement chez lui. Malheureusement ce jour-là il ne rentrera jamais.
C’est vrai que vous parlez de la lenteur de la procédure, mais est-ce qu’on peut revenir aux deux gendarmes. Ils étaient deux c’est ça ? C’est vrai qu’ils ne sont pas encore condamnés donc ils sont présumés coupable, mais qui sont-ils et où sont-ils aujourd’hui ?
Fatia : Figurez-vous qu’ils sont toujours gendarmes, l’un d’eux a même été promu. Ils ont le statut de témoins assistés dans une affaire en cours, comme vous le dîtes ils bénéficient de la présomption d’innocence et l’un d’eux obtient une promotion. Pour nous ce n’est pas normal qu’avec une instruction en cours que l’on puisse promouvoir ces personnes-là. Pour nous, il y a une défaillance dans le système il y a quelque chose qui ne va pas dans le système et à ce stade, on a besoin nous de réponse juridique et nous ne comprenons pas le silence de la justice, n’a-t-elle pas besoin elle aussi de réponses ? Est-ce que cela ne voudrait pas dire que ce système met en place ses propres règles pour ses agents et pour nous ce n’est pas normal. Ce sont des choses pour lesquelles nous nous battons aujourd’hui. Nous les dénonçons. Il faut que ces deux gendarmes répondent de leurs actes et pourtant ils ne sont plus en Guadeloupe.
Christophe : Je vais préciser aussi que, nous en France, évidement quand je dis “ en France” je globalise, nous sommes forts pour regarder ce qui se passe chez les autres, et pas pour regarder ce qui se passe chez nous. Par exemple, lors de l’affaire George Floyd, on a pu le voir que les policiers américains incriminés, ont été suspendus en attendant un éventuel procès et ont été jugés. En France, ils sont déplacés mais ils continuent à exercer. Ce qui veut dire que nous, potentiellement Fatia et moi on peut les croiser à tout moment ailleus dans une autre région, vous voyez ? Ces personnes ont ôté la vie à quelqu’un qui nous était cher, c’était le père de Fati et malgré les graves accusations ces hommes-là peuvent nous contrôler demain dans la rue quelle pourrait être notre réaction, même nous, on ne sait pas. En fait, pour nous, la justice doit protéger les mises en cause mais elle doit aussi les mettre en examen pour aussi les mettre en sécurité en les mettant en examen, ça permet d’éclaircir les choses et de mettre les responsabilités où elles doivent être mises, c’est pour ça que dans la loi française également une personne qui est mise sous le statut de témoin assisté peut également demander sa mise en examen si vous savez que vous n’avez rien à vous reprocher, vous pouvez demander votre mise en examen justement surtout si vous savez que vous n’avez rien fait et qu’à ce moment-là, il y a des faits et la justice fait son travail et elle dit qui est victime, qui est coupable et la vie continue. Nous demandons, juste que nos droits soient respectés. Nous avons un homme qui est mort et on ne peut pas nous dire circuler il n’y a rien à voir. Il faut un procès. Il faut une procédure afin de déterminer les responsabilités de tout un chacun.
Comment expliquez-vous que votre affaire prenne autant de temps ? On a vu la lenteur de la diffusion des caméras des vidéos surveillance, les changements de discours répétés du Procureur ainsi que la lenteur de l’instruction, comment expliquez-vous que votre affaire prenne autant de temps par rapport à celles qui ont lieu dans l’Hexagone où il y a des mis en examen, des condamnations ?
Christophe : Alors la transition est magnifiquement faite, parce que ça va nous renvoyer directement au film réalisé par Harry Roselmack L’Etat Républinial. Tout simplement, en fait, ce film met en relief les défaillances du système judiciaire et juridique en Guadeloupe quand cela concerne des agents de police ou de gendarmerie. Par exemple, dans l’affaire Charles-Henri Salin, il y a eu des disparitions de pièces à conviction c’est aussi le cas dans l’affaire Didier Assor où il y a eu des disparitions de pièces à conviction. Dans l’affaire Cély qui vient de débuter c’est assez trouble, dans l’affaire Claude Jean-Pierre on a une vidéo des éléments médicaux et malgré ça il n’y a toujours pas de mise en examen et de procès en vue. Le seul procès qu’il a eu c’est un procès pour Charles-Henri Salin qui s’est terminé avec une responsabilité reconnue du maréchal Maas mais il a été acquitté. Si on prend des exemples simples comme l’affaire Michel Zecler, le producteur martiniquais qui a été tabassé, il y a une vidéo qui a tout filmé, on voit l’homme tabassé, les policiers tenir des propos racistes, émoi au niveau de la presse nationale, en moins de quarante-huit heures, on a une mise en examen et des policiers qui sont éloignés du lieu de résidence de Michel Zecler c’est aussi le cas dans l’affaire Cédric Chouviat. Pareil, des caméras de surveillance ont tout filmé, émoi national dans la presse, mise en examen etc alors pourquoi en Guadeloupe nous avons tout, des caméras de surveillance qui capturent tout, l’émoi dans la presse locale, on a des manifestations popularies, mobilisations de différentes organisations syndicales, civiles et même des politiques pourtant, il ne se passe rien. Forcément le problème interpelle. Ce problème interpelle au niveau du système et c’est ce que démontre le film l’Etat où clairement il est établi que quand des gendarmes ou des policiers tuent en Guadeloupe, il n’y a jamais de sanction donc c’est un fait colonial enfin on peut comparer ça à un fait colonial. On pourrait se demander, pourquoi en France Hexagonale la justice est appliquée d’une certaine manière ? Tandis que dans les îles de Guadeloupe et de Martinique, la justice agit différemment ?
Fatia : Christophe a quasi tout dit. Nous avons ici un système qui est particulier chez nous c’est un système qui fonctionne on va dire en écosystème. En fait, le gouvernement français est en place en Guadeloupe et fait un peu ce qu’il veut avec le système judiciaire et l’appareil judiciaire qui est en place et comme Christophe le relevait, dans l’Hexagone, il y a des mises en examen, des poursuites judiciaires, on peut aussi parler de Nahel, tué à bout portant par un policier à moto. L’agent auteur de la faute a été mis en examen immédiatement. Il a passé quelques mois derrière les barreaux. Il sort de prison avec un million d’€ alors que la mère de Nahel, que nous avons rencontré, elle est ravagée parce qu’elle a perdu son fils unique. On se dit qu’il y a vraiment beaucoup de problématiques dans notre système judiciaire. Enfin, notre, j’ai du mal à nous y inclure car il y a trop de dysfonctionnements. Quant à chez nous, nous avons plusieurs affaires comme Mè 67 où il n’y a jamais eu de procès. C’est le cas pour toutes les affaires qui ont eu lieu, on a une justice qui est incapable de condamner les fautifs qui eux sont dehors et mènent une vie paisible. Récemment, Christophe s’est rendu au procès de Théo Luhaka et la sanction contre le policier a été révoltante pour plusieurs personnes. Pourquoi ? parce que les personnes ayant commis ces actes ignobles ont pris du sursis. Là encore, même quand il y a procès, c’est une mascarade. Les personnes ne répondent pas de leur crime. Face à la perte d’un être cher, nous restons blesser dans nos chairs car rien ne nous rendra l’être que nous avons perdu prématurément mais qu’il y ait ce sentiment de reconnaissance du système afin de permettre à nous familles de victimes de faire notre deuil.
Christophe : c’est vrai que l’on a l’impression que ce système favorise une certaine catégorie de personnes par rapport à d’autres, en fonction de la couleur de la peau ou en fonction de l’endroit où vous vivez. Oui, on se rend compte que toutes ces victimes sont toujours issues du même milieu ou elles ont toujours la même couleur de peau. A 90 % ce sont des noirs ou des Arabes issus des quartiers populaires ou de la diaspora, donc, ça révèle un problème de société. Ce sont des choses que nous avons eu à dénoncer même à l’Assemblée Nationale. Pour nous, que les choses changent, la solution doit être politique parce que c’est le champ politique qui fait les Lois et ce sont les lois qui permettent le vivre-ensemble dans de bonnes conditions.
Depuis le début, nous avons constaté que vous êtes soutenus par la population, est-ce toujours le cas ?
Christophe : Franchement au niveau du soutien, je pense que c’est ce qui nous permet d’être face à vous aujourd’hui i parce que tous les jours on reçoit des messages d’amour et c’est bien le terme. Parfois, on est surpris, nous ne savons même pas quoi répondre à ce genre de messages parce que nous, c’est tout à fait normal de se battre pour la justice. Nous savons que nous défendons une cause juste et noble donc on doit continuer de se battre en la mémoire de Claude. Il y a des personnes qui viennent nous saluer parce qu’elles ont été touchées par notre combat, de notre côté, on ne s’en rend pas forcément compte et parfois on est un peu gêné et à vrai dire, nous ne savons pas comment réagir. Il faut dire que nous ne sommes pas là pour nous faire voir. Nous menons la lutte mais on continue à mener notre vie comme avant. Enfin, nous essayons de mener une vie comme si de rien n’était même si quand tu subis une pareil injustice, forcément tu n’as plus la même vision de la société en découvrant certaines choses, en découvrant comment se décide certaines choses, mais le soutien en fait il est là et j’ai envie dire qu’il est même plus que jamais là puisque cela fait trois ans et demi pourtant les gens continuent à suivre notre actualité. Aujourd’hui, ils sont demandeurs du film. D’ailleurs, nous avons commencé à faire des projections. Les demandes abondent. A chaque fois, les réactions sont les mêmes. A savoir, les gens sont outrés de découvrir cette réalité. Le film est un véritable outil pédagogique. C’est en outre le premier film de ce type aux Antilles-Françaises. On y parle de notre affaire mais pas que, on aborde d’autres affaires qui se sont déroulées chez nous, en Guadeloupe. A cela nous avons décidé d’ajouter le film d’Harry Roselmack à la procédure judiciaire en cours.
Au début de l’affaire, on a pu relever le silence de la classe politique mais aujourd’hui, on voit que leur position a changé. Qu’ils et elles prennent en quelque sorte position pour que justice se fasse, mais selon vous est-ce parce que la population vous a suivi qu’eux ont fait de même ?
Dès le départ, nous avons mis tout le monde face à ses responsabilités. Après, certains ont suivi d’autres non mais après, chacun avec sa conscience mais nous savons qui est qui est qui sont ceux et celles qui nous ont aidé. Pour ce qui est des politiques, c’est le jeu politicien j’ai envie de dire malheureusement c’est comme ça. Il faut qu’il ait un émoi populaire pour que les gens puissent s’intéresser aux choses. Il est aussi vrai, que dans notre société guadeloupéenne, il y a beaucoup de peur c’est-à-dire que les gens ont peur d’éventuelles représailles vu que le pays est petit. Personne n’a envie de prendre partie de peur d’avoir des problèmes. Chose qui a été relevée dans le documentaire d’Harry Roselmack. Au moment de la réalisation, lorsque nous avons demandé à des personnes de témoigner, elles ont refusé par peur. Ils te disent que s’ils témoignent contre des gendarmes ou des policiers, ils auront des problèmes avec l’Etat ou dans leur travail. Fatia et moi, nous essayons de nous battre contre ça pour faire comprendre aux gens ben que s’ils ont été victimes ou même témoin de faits de violence réalisés par la police ou la gendarmerie, c’est leur devoir de citoyen d’en parler. Selon moi, ce sont encore des stigmates de l’époque coloniale et encore même plus loin de la période esclavagiste, périodes où l’on a été rabaissé. A notre niveau, c’est contre toute cette injustice et toutes ces discriminations que l’on se bat. Chaque fois que l’on nous a donné la parole, que ça soit en France Hexagonale ou à l’International le problème Claude Jean-Pierre fait partie du problème de tous les guadeloupéen c’est-à-dire que , nous ne manquons de parler de la Guadeloupe et des problématiques que nous connaissons, les problèmes d’eau, le chlordécone, le chômage endémique, le problème d’accès aux soins, la liste est longue et le plus gros problème concerne les violences d’Etat et il faut que nous nous réveillons sur ce sujet pour que ces institutions soient mises face à leur responsabilité. On entend souvent que sans la France, la Guadeloupe ne serait rien que les Antilles-Françaises et même les Outremers ne seraient rien, mais c’est plutôt le contraire tu vois d’un point de vue géopolitique ou touristique, je pense que la France a plus à perdre en ayant plus les îles que nous-mêmes.
Depuis le début de l’affaire, votre vie est entièrement dédiée à l’affaire, niveau moral, comment vous sentez-vous ? Quel est votre quotidien ? Est-ce qu’il vous arrive d’avoir des moments de pause où vous prenez du temps pour vous ?
Fatia : Lorsque nous sommes chez nous, ici en Guadeloupe, nous allons bien. Dès que l’avion se pose à l’aéroport et que l’on sent le souffle et la chaleur, on va bien après c’est vrai que nos vies sont entre parenthèses parce qu’on se couche en pensant au militantisme en pensant à toutes les injustices que l’on voit et qu’on traverse et on se réveille dans le même état d’esprit mais attention, ce n’est pas parce que nous menons une lutte pour la justice que nos vies ne sont pas agréables. Nous tenons, Christophe et moi à toujours profiter de moment à deux parce que dans le couple c’est aussi important de maintenir un équilibre. On a eu une vie avant l’histoire de Klodo, on aura une vie après. On tient à le garder, en s’octroyant des moments à deux en profitant par exemple de notre passage ici pour passer une heure à la plage ou à la rivière pour se retrouver mais aussi nous passons du temps avec la famille sur différents sujets pas que sur Klodo. Nous avons besoin de ces moments simples car sans eux, on perdrait vite les pédales. Il y a des personnes qui se sont malheureusement perdu dans des combats comme ça parce que quand on se retrouve à se battre corps et âme face à une institution qui est prête à vous broyer, ça disloque des familles, des couples et le fait d’être à deux et d’avoir un peu le même état d’esprit c’est aussi plus simple parce que je ne pense pas que j’aurais mené ce combat si j’étais seule. Si je n’avais pas Christophe à mes côtés, ça n’aurait pas été la même chose. Sa vision est différente de la mienne et nos visions, nos idées souvent se complètent et c’est comme ça qu’on arrive à avancer. Notre couple va bien, pareil pour notre vie professionnelle, nous avons des employeurs qui sont compréhensifs, ils ne voient pas d’inconvénients à nos absences répétées car depuis le début de l’affaire, nous passons beaucoup de temps à militer, en nous rendant, l’un ou l’autre ou tous les deux dans des manifestations, ou en rendant visite aux familles de victimes. Il faut dire ce qui est, nous passons beaucoup de temps à préparer nos publications, nos interventions dans la presse et nos conférences de presse. Fort heureusement, nous rencontrons de belles personnes qui comprennent notre engagement et elles le font avec nous et tous ensemble, nous le faisons avec cœur parce que tout ce qu’on fait c’est avec le cœur. Être entourés de personnes positives est très important car cela permet de maintenir un esprit combatif et cela nous permet de poursuivre notre combat.
Christophe : Il est vrai que Fatia et moi avons cet équilibre puisque parfois je peux m’emporter face à certaines décisions, elle réussit à me canaliser. Me concernant, j’ai toujours détesté les injustices et quand je vois certaines choses, je suis vite révolté. Dans le film l’Etat Républinial, je le dis, je viens de Port-Louis, une commune du Nord Grande-Terre connue pour son militantisme. j’ai vu certaines choses, des manifestations de l’époque puis, j’ai toujours été intéressé par l’histoire, ce qui a forgé mon caractère, bien que je regardais les événements de loin. Cependant, quand ça te touche personnellement, cela décuple ta colère et comme le disait Fatia, certaines personnes se sont perdues dans leur combat. Tu peux vite développer de la haine et de la rage qui sont incontrôlables car lorsque tu perds un être que tu as aimé, même en temps normal c’est compliqué à l’accepter, mais quand cela intervient comme ce qui est arrivé à Claude, c’est encore plus difficile à accepter surtout face à tous ces blocages judiciaires, alors que tout le monde ne demande qu’une chose : la justice. Autour de nous, dans le milieu militant, nous voyons ces personnes remplies de colère développées de la haine. Bien souvent, les personnes qui n’ont pas vécu ces situations jugent facilement sans chercher l’origine de ces maux-là. Personne ne réveille le matin en se disant “ aujourd’hui, je suis antiflic”. Il y a une raison derrière.
A notre niveau, nous essayons de mobiliser la masse car sans elle, rien ne changera. On a pu le voir avec les affaires Adama Traoré ou Nahel, elles ont éveillé les consciences. Elles ont montré qu’il y a un problème notamment du côté politique où il n’y a pas de réponses, au contraire, ce sont toujours des mesures prises pour les forces de l’ordre car ceux-ci bénéficient du soutien des syndicats de policiers qui sont de plus en plus puissant et on a l’impression presqu’ils écrivent les lois.
C’est vrai que vous parlez du film du journaliste Harry Roselmack qui est venu le présenté en Guadeloupe, dans le cadre du Festival FEMI, il aborde surtout la question des violences policières aux Antilles-françaises, Quel est l’objectif de ce film et comment a-t’il été accueilli par les publics ?
Christophe : Tout a commencé par une rencontre avec Harry Roselmack qui voulait en parler dans son émission 7à8. Nous ça nous arrangeait car nous étions à la recherche d’une plus grande médiatisation sauf que cela n’a pas pu se faire pour des raisons de ligne éditoriale, chose qu’il a trouvé injuste. Il nous a dit que s’il pouvait à son échelle réaliser quelque chose d’objectif il le ferait. A l’annonce du non-lieu il y a eu un tel soulèvement en fin de compte que tout le monde a compris que quelque chose n’allait pas. Il y avait un problème sur cette histoire et donc il nous a dit que pour lui c’était le moment de se lancer dans de faire quelque chose dans cette histoire et qu’il le ferait de manière objective sans prendre partie. Un vrai travail de journaliste d’investigation. Avec tous les éléments qui sont en notre possession, nous lui avons donné notre accord. Il a tenu parole, il est resté sur les faits rien que les faits. C’est comme ça que le film a vu le jour. Il a commencé par mener une enquête et il s’est rendu compte qu’il y a le dossier et il s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de similitudes dans le traitement des dossiers qui ne sont pas forcément les mêmes et ce malgré la différence d’époque entre chaque affaire abordée. C’est à partir de ce moment, qu’il a compris qu’il y avait une différence de traitement entre des affaires qui se déroulées dans l’Hexagone et celles en Guadeloupe. Le système judiciaire est véritablement différent en France Hexagonale et en Guadeloupe. C’est la raison pour laquelle ses équipes et lui ont abordé toutes ces affaires dans le film. C’est une vraie enquête journalistique. Le film retrace la journée de Claude, les personnes qu’il a croisées, ont témoigné. On voit également les témoins de la scène d’extraction, parlés. C’est aussi le cas pour la famille de Charles Henri Salin ainsi que celle de Didier Assor et de Rony Cély tué en janvier 2024.
Quelle est la prochaine étape pour vous en terme personnel et judiciaire ?
Fatia : Pour tout vous dire, les prochaines étapes judiciaires vont être menées principalement par nos avocats car le film est quant à lui un tel plaidoyer contre l’injustice de la justice aux Antilles-Françaises. D’ailleurs, comme le disait notre avocate Me Bernier, ce film va être intégré à notre dossier. De plus, elle va demander l’audition des deux gendarmes mis en cause. Il faut savoir qu’au début de l’affaire, ils ont bien été entendus mais leur audition n’a duré qu’une demi-journée tandis que nous, nous avons été entendus plusieurs fois par le juge en charge de l’instruction notamment en juillet 2023 et eux, les présumés coupables plus aucune audition. Qu’est-ce qui est ressorti de leur garde-à-vue, pas grand-chose et nous voulons les entendre en les confrontant aux images pour qu’ils nous expliquent pourquoi et comment un tel déchaînement de violence pourquoi des mensonges concernant le contrôle parce qu’il faut savoir que ces mensonges ont conduit à une mauvaise évaluation du service médical qui a été mal orienté en prodiguant des soins à mon père qui n’étaient pas les bons. S’ils n’avaient pas menti sans doute mon père serait encore parmi nous mais il n’a pas eu les meilleurs soins et nous connaissons tous la suite. Nous avons donc besoin que ces deux gendarmes, Charlier et Boyer nous expliquent pourquoi ils ont caché la vérité. S’ils l’ont fait c’est bien pour une raison. Il y a donc des choses qui se sont passées ou qu’ils ont fait et qui ne sont pas agréables à entendre pour nous mais il faut que cette chose arrive. Toutes nos questions ont été rédigées avec nos avocats. A ce stade, nous attendons la réponse du juge d’instruction afin de savoir quand est-ce que ces deux personnes pourront être auditionnées. ça c’est la suite judiciair.
Pour ce qui est du film, on insiste toujours sur la plateforme qui a été mise en ligne. Elle est dédiée au film mais aussi aux parutions presse. Nous avons aussi une galerie photo qui est disponible sur ce site à partir d’un moteur de recherches, il faut simplement taper etatrepublinial.com ou plus simplement claudejeanpierre.com Pour 4,99€ le public peut avoir le film pour 48h. Il dure 1h36 et comme nous le disions, c’est une vraie enquête journalistique menée par des professionnels qui l’ont réalisée en toute impartialité. Il est coproduit par Harry Roselmack et Brother Jimmy. Nous avons aussi David Parra-Serrano à la réalisation, et quand on voit le travail réalisé, nous estimons que 4,99 € par rapport à l’investissement financier et humain qu’il y a derrière ça n’est rien, donc on invite vraiment tout le monde à regarder ce film, à le partager donc à le faire vivre parce que c’est comme ça qu’on éveille les conscience et c’est également comme ça qu’on pointe du doigt toutes les problématiques et cela montre au système judiciaire et politique que la population est au fait de ce qui se passe et qu’elle ne l’accepte pas. Elle est prête à se lever pour crier à l’injustice. Voilà pour ce qui est de notre actualité. Notre combat continue. Nous ne nous sommes pas lancés depuis 3 ans et demi dans ce combat pour abandonner. Maintenant, nous voulons une mise en examen, un procès. En outre, nous voulons continuer à nous tenir aux côtés des familles de victimes qui ont toujours besoin de soutien et ce que nous avons reçu, il est dans notre devoir de le redonner à celles qui en besoin. Il est vrai que nous l’avons eu de la part du collectif Kont Vyolans a Jandam qui s’est formés dans les jours annonçant le décès de mon père. Il est composé d’une quinzaine d’organisations culturelles,syndicales et politiques. Nous avons aussi le soutien des artistes locaux mais aussi de la presse notamment vous. Du coup, nous voulons aider ces familles car nous ne voulons pas les laisser seuls, sans aide, car le combat pour la justice est long.
Christophe : Je voudrais souligner que le film a subi un boycott sur les réseaux sociaux Meta ( Instagram, Facebook et Tik Tok) ce qui nous pousse à le promouvoir uniquement à travers la presse ou sur WhatsApp. Au début, nous postions le lien sur nos réseaux sociaux en invitant les gens à le visionner, mais il a été banni des plateformes citées. Autre fait dont je voudrais parler concerne notre venue à l’hippodrome de Vincennes ou se tenaient des soirées tropicales. Sur les quatre vendredis prévus, nous avons pu faire que deux car la vieille du troisième vendredi, des gens ont demandé à la direction de l’hippodrome de nous interdire l’accès à la salle pour que nous ne puissions pas présenter notre film…
Et vous savez ou avez une idée de qui a bien demandé ça ?
Christophe : Selon vous ? Il y a pas beaucoup de personnes qui ont autorité pour faire ce genre d’action donc cela veut dire qu’ils veulent boycotter le film. Après m’être renseigné pour savoir comment un lien vers un film peut être banni et j’arrive à la conclusion que pour qu’il le soit, il faut qu’il y ait un signalement de masse ce qui n’est pas notre cas vu que le site fonctionne toujours ou c’est soit suite à un signalement des Autorités. Si tel est le cas, c’est qu’à mon avis, ce qui est dit dans le film dérange beaucoup, voilà. Puis, comme dit Fatia, c’est une vérité qui dérange donc comme elle, j’invite vraiment tout le monde à aller le voir.
merci beaucoup Christophe et Fatia
Fatia & Christophe : merci à vous.