ISTWA A MAS : Le Point d’Interrogation : 35 ans de musique Mas.

Le Point d’interrogation, dit Pwen La, un nom, une institution de la culture Mas a Po de la Guadeloupe. Le groupe phare du carnaval guadeloupéen, a fêté en 2025 ses 35 ans. Pour l’occasion, nous avons donné la parole à trois générations de membres actifs de l’association pour parler de son histoire et entrevoir le futur.

Eh oui, nous entrons dans la dernière ligne droite des festivités carnavalesques. En effet, il ne nous reste que deux jours de parades. Cette année, le carnaval fut long, intense et coloré, pour le plus grand plaisir des passionnés et des touristes qui découvre un pan de nos cultures vives.

À l’image du territoire, le carnaval de la Guadeloupe est à son apogée. Il se dévoile, le monde entier le découvre et l’apprécie, au point de figurer dans le top 10 des plus beaux carnavals du monde. Autant dire que le carnaval est une véritable vitrine pour le territoire, où le tourisme joue un rôle clé dans le tissu économique local.

D’ailleurs pour information, en Guadeloupe, à la différence des autres pays où le Carnaval est une période festive assez courte, le nôtre fluctue. Tout est question d’année et de calendrier. Ainsi, il peut y avoir des saisons carnavalesques plus longues que d’autres, avec des carnavals qui durent un mois voire un mois et demi et même deux mois.    

Contrairement aux autres carnavals du Monde, qui ont lieu au cours de la période dite des  » Jours Gras », en Guadeloupe et dans ses dépendances, celui-ci commence dès la première semaine du mois de janvier, parfois même dès le 1er janvier et peu s’étendre, comme nous le disions, jusqu’en Février et même en fonction de l’année, jusqu’en Mars. Durant cette période très marquée, chaque week-end, des défilés sont organisés à travers tout l’archipel et les différentes communes rivalisent entre elles pour organiser la plus belle parade de la saison.  

Toutefois au-delà de l’aspect économique, le carnaval est la période que les guadeloupéens ne rateraient pour rien au monde. C’est la période où les groupes se défient en termes de musicalité, de déguisement et de couleurs. Le mot d’ordre : être original ! C’est aussi le moment durant lequel, les Gwoup à Po sont de sortie et présentent les différents déguisements traditionnels.

ISTWA A MAS : Le Point d’Interrogation : 35 ans de musique Mas. Photo : Emrick LEANDRE ( ELMS Photography)

Qu’est-ce que le Mas a Po ?

Dans une définition simple, on peut dire que le Mas a Po est un groupe de carnaval qui utilise des tambours faits de peau d’animal, généralement des peaux de kabris (chèvres) bœufs, mais moins récurrent. Ils utilisent aussi des chachas (maracas) et des conques à lambi ( konn a lambi). Sur la région Pointoise, nous trouvons des mas a po dits “ mas a Senjan “ parmi lesquels : Akiyo, Mas ka Klé, Le Pwen, VIM, Klé La; tandis que sur la région basse-terrienne, notamment dans la ville de Basse-Terre, la musique jouée par l’un des seuls groupes du chef-lieu est le Mas Gwo Siwo, qui est jouée par VOUKOUM.

Leur musique héritée du gwoka est vigoureuse et ces groupes sont souvent surpeuplés : Mas a Po sé mas a pèp la. Présents dans le paysage
carnavalesque depuis les années 1960, les Mas a po continuent de marquer la culture guadeloupéenne. Sans prétention, ce sont les mas a po qui font l’originalité du carnaval de la Guadeloupe et qui font que celui-ci soit unique en son genre.

Pour les premières formations musicales carnavalesques Mas a po, l’objectif était de permettre à la classe populaire des îles de la Guadeloupe de participer au carnaval qui était célébré principalement par la classe bourgeoise locale qui intégrait des formations carnavalesques dites à caisses claires “ beaucoup plus strass et paillettes, et à plumes”. Ainsi du strass et paillettes, les membres des gwoup a po crééent des costumes dits “ linj a mas “ à partir d’éléments naturels présents dans la nature et dans le quotidien : des éléments végétaux, minéraux, synthétiques, animaux : roukou, gwo siwo, tissus, autres vieux draps, vêtements usagés, feuilles de bananiers etc. Ces costumes donneront naissance aux masques traditionnels du carnaval de la Guadeloupe : Mas a lanmò, mas a fwèt, mas a miwa, mas a kongo, mas a ruban, mas a hangnyon, mas a lous, mas a woukou, mas a zonbi etc.

ISTWA A MAS : Le Point d’Interrogation : 35 ans de musique Mas. Photo : Emrick LEANDRE ( ELMS Photography)

Évidemment, qui dit Mas dit Istwa a Mas ! Notre série de reportages sur l’histoire des Mas a Po de la Guadeloupe est de retour pour une saison 5 ! Depuis 2019, The Link Fwi propose une série de reportages constituée de trois épisodes par an. Cette série est axée sur l’histoire des Mas a po, véritables piliers de la culture carnavalesque de l’archipel. Depuis la première saison, nous tournons des épisodes de façon immersive où nous partons à la rencontre des fondateurs et des membres de ces groupes. L’objectif d’Istwa a Mas est de dresser un portrait de chaque gwoup a po de l’île. A travers ces l’histoire du style “ mas a po “ qui est abordée et dans une moindre mesure, c’est aussi l’histoire des groupes mis en lumière. On y voit la vie associative au-delà des déboulés(défilés), l’ambiance en amont des défilés du dimanche, les ateliers coutures, répétitions, réunions). Après une première saison tournée en 2019 et consacrée aux groupes Le Pwen, Nasyon a Neg Mawon, Mas ka klé, suivie d’une saison 2 en 2020 axée sur l’histoire des groupes Ti Kanno, VIM, Kle
La. Après deux ans d’absence du fait de la pandémie de Covid-19, la série ISTWA A MAS est revenue avec à l’honneur des groupes mythiques comme 50/50, Mas a Wobè et Voukoum. Cependant, à la différence des autres années, la saison 4 n’a eu que deux épisodes mettant en avant cette fois-ci Moun Ki Moun et Chenn La

Pour ce deuxième épisode de cette saison 5, nous sommes retournés du côté des Abymes, plus précisément à Dugazon, quartier de campagne à mi-chemin entre les Abymes et la ville de Pointe-à-Pitre. C’est dans ce quartier de la plus grande ville de l’archipel qu’un des Mas à Po les plus mythiques a posé ses valises après plusieurs années passées à Chauvel, ancien centre névralgique de la culture Mas en région Pointoise. Le nom de cette formation qui enflamme chaque dimanche les rues de Pointe-à-Pitre : Point d’Interrogation, populairement surnommé Pwen La.

Créé en 1990 par des piliers d’AKIYO : Rudy Benjamin, Alain Bombas, George Luce, Eric Nabajoth, le Pwen n’est plus à présenter tant il est devenu un des piliers des gwoup a po qui endiable par sa musique cadencée par ses tambours chants. Pour l’occasion, nous avons donné la parole à trois générations de membres actifs de l’association pour parler de son histoire et entrevoir le futur.

Reportage ici :

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