Guadeloupe : Peu de monde à la mobilisation générale des syndicats.

Le rendez-vous des organisations syndicales et associations était fixé à 8h30 ce samedi 29 mars 2025 au Palais de la mutualité à Pointe-à-Pitre. Le mot d’ordre était clair, dénoncer les problèmes quotidiens auxquels sont confrontés les Guadeloupéens dans tous les domaines : éducation, santé, emploi, vie chère, services publics, retraites, les problèmes de l’hôtel Fort Royal et bien entendu l’eau. Pourtant, peu ont fait le déplacement.

Il y a t’il une forme de lassitude de la part de la population vis-à-vis des syndicats ? La question peut-être posée car, à chaque mobilisation que les différents collectifs syndicaux organisent, la foule se fait désirée. Les syndicalistes eux-mêmes se posent des questions mais ne découragent pas. Au contraire, ils battent le pavé et continuent de marcher « ansanm ansamn  » contre les injustices sociales qui sont très nombreuses sous les tropiques.

Alors est-ce que les Guadeloupéens et Guadeloupéennes sont fatigués de lutter pour leur droit ? Il semblerait.

Par exemple, ce samedi 29 mars 2025, une dizaine d’organisations s’est réunie dès 8h30 devant le Palais de la mutualité à Pointe-à-Pitre. Sur le papier, face à toutes les revendications énoncées, la manifestation s’annonçaient grandiose. En effet, le mot d’ordre était clair, dénoncer les problèmes quotidiens auxquels sont confrontés les Guadeloupéens dans tous les domaines : éducation avec les fermetures des classes et le non renouvellement de postes d’enseignants, santé avec toujours cette question du Chlordécone et ses nombreuses conséquences sur la santé de la population, l’emploi, la Guadeloupe est une région sinistrée où le chômage est deux voire trois plus important que la France Hexagonale et qui touche principalement les jeunes, la vie chère qui est perpétuellement dénoncée et pourtant rien ne change, au contraire, services publics, retraites. Sans oublier les problèmes à l’hôtel Fort Royal dont le collectif LCDM est mobilisé depuis plusieurs mois et surtout l’eau, LA mère de toutes les problématiques puisque 80 000 Guadeloupéens et Guadeloupéennes sont quotidiennement privés d’eau dans leurs robinets et l’Archipel vit depuis plus d’une décennie avec des tours d’eau, digne d’un pays en voie de développement.

Malgré ces thématiques, comme nous l’écrivions, les seuls qui ont osé marcher sous le soleil et même sous la pluie n’étaient que les syndicats et leurs adhérents. Alors que beaucoup parleraient de flop, pas de quoi décourager les ténors de la lutte comme Elie Domota ancien leader de l’UGTG qui a été à la tête du mouvement LKP en 2009, qui parle de cette manifestation comme d’un début puisque selon lui, dans les prochaines semaines, une plateforme de revendications va être établie ainsi qu’un appel à la grève général, dans le but d’ouvrir des négociations sur les différents thèmes. 

Peu de monde à la mobilisation générale des syndicats du samedi 29 mars 2025. Photo : Emrick LEANDRE ( ELMS Photography)

Même discours pour Teddy Tacons, secrétaire académique du SNCL (Syndicat national des collèges et lycées) qui face à la presse, souligne l’importance de leur engagement dans cette mobilisation :

Tous ont exprimé le souhait que la population prenne conscience  de la réalité de la société guadeloupéenne. Une société en mutation, consciente des enjeux du territoire mais qui se détache aussi bien des syndicats que des hommes politiques. La jeunesse quant à elle, présente lors des différents défilés carnavalesques brille par son absence lors des grèves et des débats publics. Alors, se sent-elle concernée où est-elle résignée ? Là aussi, on peut se poser la question.

Notre photoreportage ici :